[A lire] Le Duc du Maine

[A lire] Le Duc du Maine

Publié le 13 septembre 2024

Il ne fait pas (forcément) bon être le fils de Louis XIV, surtout quand on est un fils bâtard. C’est, résumé en une phrase et avec ce qu’il faut de raccourcis, l’enseignement majeur de la vie du Duc du Maine. Au delà du cliché,  qui était ce fils illégitime aujourd’hui  oublié ? Pierre-Louis Lensel se charge de lever le voile dans une biographie inspirée, publiée dans la collection Tempus des éditions Perrin.

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Quelques repères :

Louis-Auguste de Bourbon, duc du Maine (1670-1736), fruit des amours de Louis XIV et de Mme de Montespan, porte dès la naissance la marque infamante de la bâtardise – une marque que rien ne peut effacer, pas même l’affection d’un père si puissant. Élevé avec soin par Mme de Maintenon, intelligent, cultivé, séduisant en dépit de sa claudication, le duc du Maine est aussi un homme peu sûr de lui et en quête de reconnaissance. Louis XIV, quitte à susciter murmures, indignations et jalousies, bouscule les règles pour l’établir : il lui fait épouser Louise-Bénédicte de Bourbon, une petite-fille pleine de caractère du Grand Condé et va jusqu’à le déclarer héritier potentiel de la Couronne. C’est à la fois lui offrir une position formidable et l’exposer dans les luttes pour le pouvoir.

Avec son Duc du Maine, Pierre-Louis Lensel va bien au delà de la simple biographie, c’est une véritable étude des luttes d’influence, au plus près du pouvoir, sur fond de grand siècle. Si la figure de Louis XIV semble aujourd’hui tout écraser, si la vision d’un monarque absolu domine, on oublie que la cour n’a cessé d’être un lieu d’affrontements, où le symbolique se mêlait intimement au politique, ou l’étiquette décidait du destin d’un pays.

Dans cette cage aux fauves, le Duc du Maine fait office de lutteur timide, en retrait, influençable. A son crédit : une carrière militaire honnête mais sans relief, une petite cours entretenue au château de Sceaux, une loyauté à la monarchie. Si l’homme a du mérite, il n’est pas à la hauteur de la destinée.  Il reste, presque inexorablement,  prisonnier d’une histoire et d’un héritage qui, d’une certaine façon, l’ont toujours dépassé.

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