C’est un succès que personne ou presque n’avait vu venir. Avec déjà plus de d’un demi-million d’exemplaires vendus, Crack List est devenu, à l’approche de l’été, un incontournable en matière de jeu de société en famille ou entre ami. Retour sur cette succes story familiale avec sa Directrice générale, Charlotte Faucon.
Pourriez-vous présenter en quelques mots Crack List ?
Crack List est né d’un mélange de deux madeleines de Proust dans notre famille : le jeu du petit bac et le Uno, des jeux que nous aimions et que nous avons voulu revisiter. L’histoire de Crack List commence à l’été 2021, avec de petites cartes écrites au feutre par mon père. Depuis, nous avons vendu plus de 400 000 exemplaires en France.
En 2023, nous avons souhaité nous étendre dans de nouveaux pays, en Europe et aux États-Unis. Cette année est la première où nous sommes à la fois présents en France et à l’international, réunissant plus de 2 millions de joueurs.
Crack List c’est donc avant tout une histoire de famille. Comment travaillez-vous ensemble ?
L’histoire commence avec mon père, qui a toujours joué avec nous. En été 2021, il a créé le jeu, et moi, j’ai eu la conviction qu’il fallait le lancer sur le marché. C’était un monde nouveau pour moi. Nous avons frappé aux portes des grands éditeurs, qui nous ont dit non, alors nous nous sommes lancés seuls. En six mois, tout était prêt. Avec mon père, qui avait une société d’appli mobile, on a appliqué le même modèle d’acquisition pour séduire les clients. Grâce aux réseaux sociaux, l’effet boule de neige a été rapide. Nous avons renforcé notre équipe avec les talents de la famille : mes sœurs, ma mère, des cousines. Chacun apporte son talent, nous nous connaissons par cœur et nous nous disons les choses franchement, ce qui nous permet d’avancer de manière complémentaire.
Comment avez-vous réussi à vous faire une place aussi vite sur un marché aussi concurrentiel ?
Nous avons été un peu inconscients, suivant notre intuition. Nous avons adopté une approche différente des grands acteurs, qui sont très axés sur le retail classique. Nous avons proposé un jeu familial, pour des gens qui voulaient se retrouver, pas un jeu compliqué, mais très ludique. Nous avons privilégié les réseaux sociaux, en nous montrant nous-mêmes en train de jouer. La vidéo parle d’elle-même, et la conversion s’est faite rapidement. Très vite, le bouche-à-oreille a pris le relais.
Nous avons ensuite contacté les distributeurs de jeux de société. Aujourd’hui, nous sommes présents dans toutes les enseignes, des grandes surfaces comme la Fnac ou Cultura aux boutiques spécialisées.
Sur un marché de plus en plus marqué par le gaming, vous avez opté pour un retour à l’essentiel, comment ça fonctionne concrètement ?
Le principe de Crack List est simple : on doit trouver une réponse qui commence par une lettre donnée. Il y a deux paquets de cartes : catégories d’un côté, lettres et action de l’autre. On commence la partie avec huit cartes, le gagnant étant le premier à avoir épuisé toutes ses cartes.
C’est un jeu pour rire et échanger. Nous faisons le chemin inverse du jeu mobile où l’on joue seul. Le confinement a donné envie et besoin de recréer des jeux pour la vraie vie, en revenant à l’essentiel. Nous nous rendons compte que finalement, les choses les plus simples plaisent le plus.
Crack List est donc aussi présent à l’international ?
Nous avons pris comme base notre succès en France pour dupliquer le modèle dans tous les pays. Nous adaptons le jeu à chaque marché, avec des traductions fidèles. Aujourd’hui, nous sommes présents dans 9 langues et 12 pays. En termes de chiffre d’affaires, nous visons un partage 50/50 entre la France et l’export, les États-Unis sont à ce titre notre plus grand défi. Chaque marché est très différent en matière de vente, et il faut trouver les bons relais d’accélération.
Quels sont vos enjeux à moyen terme ?
En 2024, nous validons le modèle dans tous les pays, en contrôlant les coûts d’acquisition en termes de marketing digital, en renforçant le bouche-à-oreille et en accélérant via la distribution. Nous aurons réussi si nous avons les mêmes mesures partout, pour continuer à soutenir le développement en 2025.