Que se passe t’il quand un personnage un peu falot et sans relief réalise, par un heureux hasard, son rêve ? Que se passe t’il quand un simple coup de téléphone bouleverse, en quelques secondes, une vie trop bien réglée ? Et bien c’est ce qu’imagine l’auteur allemand Hans-Ulrich Treichel dans son dernier roman, Plus belle que jamais publié aux éditions Gallimard.
Alors l’histoire :
À Berlin-Ouest, Andreas Reiss mène l’existence routinière d’un professeur de littérature, rêvassant devant des films français et cherchant à s’échapper par la lecture. Son souvenir reste marqué par Erik, ce camarade de classe fascinant, qui semblait tout vivre intensément et qui a tracé son chemin dans l’industrie du cinéma. Un jour, les deux hommes se revoient, et de fil en aiguille Andreas s’installe dans l’appartement vide d’Erik. Dans ce décor inattendu, il va toucher du doigt un univers d’images miroitantes, de désir et d’amour éperdu, en fréquentant le glamour du monde du cinéma qui l’a tant fait rêver. Au cœur de cette fascination, une femme : l’actrice Hélène Grossman.
Plus belle que jamais, c’est finalement une histoire d’obsessions, le besoin de remplir un vide dans une existence trop terne. Un simple camarade de classe devient à lui seul un monde, suffisant pour calquer en miroir son existence sur la sienne. Une actrice devient quant à elle une forme d’absolue, reléguant les femmes du quotidien au rang de faire valoir. Andreas Reiss est de ces hommes qui rêvent leur vie plus qu’il ne ne la vivent, de ceux qui, face à un réel trop terne s’inventent des mondes.
Dans ce roman, drôle et mélancolique, Hans-Ulrich Treichel offre à son héros ce que le réel lui refusait : un peu de magie, une raison de vivre vraiment, ne serait-ce que quelques jours, une aventure.