C’est un nouveau venu sur le marché du magazine pour enfant qui commence à faire du bruit. Avec ses aventures écologiques personnalisées, Missions Plancton se positionne, à l’approche de l’été, comme une véritable alternative au très (trop ?) classiques cahiers de vacances. Au programme : bandes dessinées, jeux, dossiers pédagogiques… On en parle avec sa fondatrice, Amandine Fréry
Pourriez-vous présenter en quelques mots Missions Plancton ?
Missions Plancton est un magazine mensuel personnalisé qui embarque les enfants dans des aventures. Au-delà du ludique, l’idée est de leur fournir un bagage écologique minimum. Nous vivons dans un monde où nous entendons parler des problèmes liés au réchauffement climatique et à la chute de la biodiversité, souvent sans solution claire. Pour aider un enfant à se projeter dans un avenir désirable et à trouver sa place dans la société, il est essentiel de lui donner une compréhension du monde vivant. Cela peut également aider à éviter l’éco-anxiété. En fournissant aux enfants un socle de connaissances écologiques, nous les aidons à mieux vivre le présent et à préparer un avenir durable, ce qui est essentiel.
Comment sensibilisez-vous aussi tôt les enfants à un sujet comme l’écologie ?
Plancton est un magazine mensuel qui fonctionne sur abonnement. Nous y intégrons le prénom et des photos de l’enfant abonné pour qu’il devienne le héros de sa propre histoire. Tous les enfants commencent au numéro 1 de la saison 1, et suivent un parcours éducatif comprenant des bandes dessinées, des jeux autocollants, et des dossiers scientifiques. Nous avons conçu ce magazine pour qu’il soit une alternative captivante aux écrans, aidant les enfants à construire un socle de connaissances tout en vivant une aventure écologique. Cette démarche est le fruit d’un an de réflexion avec des parents, des enfants, des développeurs et des scientifiques.
Vous êtes sur un positionnement hybride, à mi-chemin entre le jeu et le support pédagogique. Cet aspect suscite-t-il l’intérêt des parents ?
Le jeu est essentiel pour faciliter l’apprentissage. On apprend mieux lorsqu’on vit une émotion positive et lorsqu’on est embarqué dans une histoire. Le jeu permet à l’enfant de devenir acteur du changement, en faisant des choix et en rendant l’apprentissage plus concret.
Nous avons déjà 4 000 jeunes lecteurs et nous maintenons une véritable connexion avec eux. Une enquête de satisfaction réalisée en décembre a révélé que 70 % des parents lisent aussi le magazine, c’est vraiment une approche familiale du sujet.
Quelle est la cible principale de Missions Plancton ?
Nous ciblons principalement deux tranches d’âges : les 4-7 ans et les 8-12 ans. Pour les plus jeunes, nous les aidons à découvrir le pouvoir de la nature et à développer de l’empathie pour le vivant. Pour les plus grands, nous abordons avec humour des thèmes plus complexes, comme le réchauffement climatique, avec une approche systémique pour les aider à créer un monde plus durable. Nous avons également des lecteurs plus âgés, mais ces tranches d’âges sont principalement un découpage pour varier les jeux et les compétences abordées.
Envisagez-vous une passerelle avec le monde scolaire ?
Pour l’instant nos partenariats sont individuels, avec des professeurs qui viennent vers nous. Nous n’avons que deux ans d’existence, mais nous envisageons de créer à l’avenir un outil dédié au scolaire. J’aimerais, par exemple, que des professeurs puissent devenir des agents embarquant leurs élèves dans ces aventures.
Quels sont vos projets et ambitions à moyen terme ?
Notre objectif est de terminer l’écriture de la saison 2 d’ici la fin de l’année, ce qui représentera 42 magazines en stock. Ensuite, nous devrons nous concentrer sur notre notoriété pour atteindre un total de 10 000 abonnés d’ici la fin de l’année. Cela nous permettra d’accélérer sur des projets comme la saison 3 ou des partenariats. Nous voulons croître à notre rythme, sans forcément investir énormément.
Missions Plancton n’est pas votre premier projet. D’où vous vient cette envie d’entreprendre ?
Le déclic est venu avec la naissance de mes enfants. J’ai passé 15 ans dans une agence de publicité, où j’ai compris que ce qui me plaisait le plus c’était de créer. En 2016, après la naissance de mon bébé, je ne trouve pas sur le marché une offre de produit alimentaire qui me convienne vraiment. J’ai alors lancé Popote Bébé Food. Deux ans plus tard j’ai cédé Popote pour créer une entreprise de produits ménagers écologiques que j’ai vendue en 2021.
Puis, récemment mes enfants ont commencé à poser des questions sur l’avenir et la planète, je n’avais pas toutes les réponses et j’ai constaté que 58 % des jeunes Français développent de l’éco-anxiété. C’est le point de départ des Missions plancton. Mon approche vient finalement plus de l’observation et de mon expérience de maman que d’un bagage théorique.