Si vous aimez les clichés, les raccourcis faciles et les biographies à l’eau de rose, passez votre chemin. Avec son Marie-Antoinette, publié aux éditions Perrin, Charles-Éloi Vial résiste à la tentation d’une histoire romancée, d’une Marie-Antoinette égérie moderne, pour la replacer dans son époque, avec un livre salutaire et bienvenu.
Nous sommes donc en présence d’une biographie aussi rigoureuse que plaisante, exercice d’équilibre toujours délicat et (trop) rarement réussi. On y découvre la figure originale de cette reine finalement méconnue, son rôle politique et diplomatique, sa relation avec son mari, ses enfants et ses amis intimes, dont le fameux Fersen. Charles-Éloi Vial y révèle une influence sous estimée, notamment sur les différents gouvernement du règne avec les ministères Maurepas, Turgot ou encore Necker.
C’est donc une Marie-Antoinette non pas toute autre (n’exagérons pas) mais singulièrement plus précise qui nous ait donné de découvrir. Si les travers réels demeurent, si les aspirations (légitimes, modernes ou superflues) subsistent, elles s’inscrivent dans un échiquier plus subtil et bien moins caricatural.
C’est que sur les 720 pages que contiennent l’ouvrage, Charles-Éloi Vial prend le temps de creuser chaque aspect, pour toucher au plus près la singularité d’un personnage que l’histoire célèbre à défaut de comprendre. Dans cette véritable somme, le lecteur plus pressé s’y retrouvera également, en choisissant des pages et ses sujets.