C’est une pièce de théâtre, une tragédie en forme de huit clos, un effondrement annoncé voir programmé. Avec La fin de la III République, Hugo Coniez nous fait vivre, minutes par minutes, tous les évènements qui, du 9 mai au 10 juillet, ont conduit à l’instauration du régime collaborationniste de Vichy.
Si vous aimez ces livres qui vous font voir l’envers du décors, si vous aimez suivre au plus près les grands personnages dans les grandes moments de l’histoire, alors ce livre est fait pour vous. Aussi tragique que soit le moment, aussi funestes que soient les décisions qui, l’une après l’autre ont conduit à la politique de collaboration, on est pris par cet enchainement implacables d’évènements. Quand bien même l’issue est connue, une forme de suspens et de tension s’installent. On alterne, comme les protagonistes entre espoirs et désillusions.
Sans négliger l’histoire militaire et les causes de la défaite française, l’auteur s’attarde sur les calculs et les intrigues qui ont conduit à la chute de la République. À travers une chronique quotidienne, il fait revivre sous un angle nouveau les événements survenus entre le 10 mai – qui marque la fin de la « drôle de guerre » avec l’offensive allemande – et le 10 juillet 1940. On retrouve donc de Gaulle et Churchill, bien sûr, mais aussi Mandel, Weygand, Pétain ou Reynaud…
Le livre est haletant, prenant, et surtout terriblement utile pour comprendre comment, de renoncements en trahisons, de faiblesse en lâcheté, un monde peut s’effondrer en quelques jours.
