L’intelligence artificielle représente-t-elle un danger ou une chance pour l’emploi ? Depuis le lancement grand public de ChatGPT voici un peu plus d’un an, la question est au centre des débats. Dimanche dernier, la directrice générale du Fonds Monétaire International (FMI) Kristalina Georgievaa estimé dans un rapport que le développement de l’IA aura un impact sur 60% des emplois dans les pays industrialisés, et sur 4 emplois sur 10 à l’échelle mondiale. Comment les salariés français vivent-ils l’émergence de l’intelligence artificielle dans leur sphère professionnelle ? Utilisent-ils d’ores et déjà des outils du type ChatGPT ? Craignent-ils pour leur emploi ou, au contraire, estiment-ils que l’IA aura des répercussions positives sur leur bien-être et leur productivité ?
Afin de mesurer leur perception sur ce sujet au cœur de l’actualité, l’IFOP a interrogé près de 1 000 d’entre eux dans le cadre d’une enquête globale sur les Français et l’IA. Réalisée à la demande du site Learnthings.fr et de l’agence spécialisée en data FLASH, cette enquête met notamment en lumière les craintes et le scepticisme grandissant des salariés français vis-à-vis de l’intelligence artificielle.
Conscients pour 40% d’entre eux que l’IA pourra un jour effectuer leurs tâches, les salariés français sont de plus en plus sceptiques quant à ses bénéfices supposés et majoritairement inquiets de ses conséquences, particulièrement en termes d’emploi.
- Si 60% des salariés interrogés estiment que l’IA ne pourra pas les remplacer, 27% le croient et envisagent même que cela se produira dans les 10 ans ;
- 35% pensent que l’intelligence artificielle améliorera leur qualité de vie au travail, soit 6 points de moins qu’en 2018 (41%) ;
- 41% redoutent des conséquences négatives sur la pérennité de leur emploi contre 16% qui au contraire y voient un aspect positif ;
- 68% des salariés anticipent d’une manière générale ces conséquences négatives, qu’il s’agisse de l’emploi dans leur entreprise (56%) ou des inégalités que l’IA va creuser (55%).