Noël arrive et vous commencez à être à court d’idée pour boucler vos cadeaux ? Pas de panique puisque l’on vous propose chaque semaine 3 livres qui trouveront forcément preneur parmi vos proches. Au programme : roman, biographie, essai…
Chroniques de l’ancien régime, Simone Bertière, Perrin.
Et si vous vous autorisiez une bonne dose d’Ancien Régime ? Et si vous vous (re)plongiez dans ces destins qui ont marqué l’histoire française des 17e et 18e siècles ? Vous êtes tentés ? Alors jetez-vous sur les Chroniques de l’ancien régime de Simone Bertière, publiées aux éditions Perrin.
C’est donc recueil d’essais, d’articles et de conférences presque tous inédits, que nous propose aujourd’hui Simone Bertière. On y retrouve les figures de proue (les reines naturellement, mais aussi Retz, Condé, Mazarin, Louis XIV et Louis XVI), les crises (en particulier la Fronde), la Cour et le pouvoir royal. Bref tout le sujets de prédilection de l’auteur. A travers une vingtaine d’études, on se prend à redécouvrir des destins, des évènements avec un plaisir toujours réaffirmé.
Par-delà l’oubli, Aurélien Cressely, Gallimard
Décembre 1941. René Blum est arrêté à son domicile parisien avec le concours de la police française, au cours d’une vaste rafle de notables de confession juive. Il est déplacé des camps d’internement français à celui d’Auschwitz, où il perd la vie. Frère cadet de Léon Blum, la grande figure du Front populaire, René Blum est un homme de son temps, au service des arts. Tour à tour journaliste et critique à la Revue blanche et à Gil Blas, il fut aussi directeur artistique de casinos et du théâtre de Monte-Carlo — où il succéda à Diaghilev à la direction des Ballets russes.
Par-delà l’oubli, c’est donc la petite histoire derrière la grande, celle des destins condamnés à l’anonymat. Qu’importe les faits d’armes, le courage, l’humanité, Réné Blum sera toujours pour ses contemporains et pour la postérité le frère, celui qui passe après. Et pourtant, quel destin.
Le Tueur au Caillou, Alessandro Robecch, Editions de l’aube
Cela se passe à Milan, presque dans le centre-ville, et pourtant ça sent la banlieue, dans une sorte de cité qu’on appelle La Caserne. Une densité de population effarante, plus de six mille appartements, si vétustes que la mairie préfère ne pas les rénover. À quelques kilomètres de là, dans la rue d’un quartier cossu, un riche entrepreneur est assassiné. Bientôt, Carlo Monterossi apprend qu’un homme, récemment mort en prison, en savait long sur la victime…
C’est un véritable coup de maître que réalise Allesandro Robecch, car si tous les codes du genre sont respectés et convenus (le flic obstiné, le passé trouble, la vengeance, la cupidité, la jalousie..) on ne se lasse pas un seul instant. Les ficelles sont connues ? L’intrigue et les personnages nous sont familiers ? Qu’à cela ne tienne, ça marche, et terriblement bien. C’est un polar couleur local, sombre et désenchanté, un polar des bas fonds, d’une Italie divisée, en perte de sens. Un polar où les personnages sont prisonniers de leur destin et de leur classe.