Résumons. Néron dansait devant Rome qui brulait. Les riches romains passaient leurs vies allongés sur des canapés à boire du vin. Les pauvres se retrouvaient tous le week end au Colisée pour assister à des combats de gladiateurs… On pourrait continuer longtemps l’énumération des images d’Epinal associées à cet Empire sans pareil. C’est justement pour éviter ces clichés regrettables que Dimitri Tilloi-d’Ambrosi propose chez Perrin, Rome antique, vérités et légendes, histoire de remettre un peu de factuel dans cette histoire fantasmée.
À mille lieues du tableau d’une société cruelle et soumise au vice, Rome repose sur des normes morales strictes. Mais il reste à s’interroger sur leur nature et leurs limites. La république était-elle une démocratie ? L’empereur était-il tout puissant ? Néron a-t-il brûlé Rome ? Les orgies ont-elles existé ? Les femmes étaient-elles émancipées ? Les Romains étaient-ils de grands bâtisseurs ?..
Si vous êtes déjà familier de la collection Vérités et Légendes de Perrin vous serez en terrain connu. Une vingtaine de question, traitées chacune en une dizaine de pages, pour démêler le vrai du faux. La formule est plus qu’efficace, on lit en premier les parties qui nous intéressent le plus, puis petit à petit, on pousse sur des sujets plus éloignés. De quoi se (re)constituer un socle de connaissances solides et d’éviter le piège si tentant des raccourcis.
Et c’est peu dire que Rome prête le flanc aux présupposé sen tout genre, tant l’histoire de cet empire millénaire est riche et complexe. République et Empire, patriciens et plébéiens, citoyens et barbares, polythéisme puis christianismes, Rome c’est l’expérience des contraires (supposés tout du moins), c’est donc aussi la tentation permanente pour les auteurs de l’époque de succomber à la surenchère partiale et de graver (pour les siècles à venir) des légendes tenaces.
Mais ça c’était avant. Remercions donc Dimitri Tilloi-d’Ambrosi pour cette mise au point salutaire.
