Une étude mondiale de KPMG révèle que 75% des entreprises dans le monde estiment qu’il leur reste un long chemin à parcourir avant d’être prêtes à faire certifier leurs données ESG et à répondre aux nouvelles exigences réglementaires. Or, la première vague de normes régionales et internationales obligatoires en matière de rapports sur le développement durable, entre en vigueur dans quelques mois.
« Être prêt pour répondre aux exigences de la certification ESG implique d’identifier le cadre réglementaire pertinent et de disposer des bonnes mesures, ainsi que de systèmes de contrôle, de processus et d’une gouvernance robustes, pour effectuer la collecte et la gestion des données », déclare Pierre Planchon, Associé, Membre du Comex en charge du métier Audit chez KPMG en France. « Remplir ces conditions préalables dès maintenant, avant le cycle de rapports obligatoires à publier en 2024, donnera aux entreprises un avantage non seulement pour répondre à ces nouvelles exigences, mais aussi pour bénéficier des opportunités de l’assurance ESG avec toutes ses parties prenantes. »
Parmi les enseignements clés de l’étude :
• Les grandes entreprises (qui enregistrent plus de 10 milliards de dollars de chiffre d’affaires) sont mieux préparées à l’assurance ESG (score moyen de 56,3, sur une échelle de 0 à 100) par rapport aux entreprises de 5 à 10 milliards de dollars de CA (score moyen de 45,3) et aux entreprises de moins de 5 milliards de dollars (41,7) ;
• Sur le plan géographique, le niveau de préparation des entreprises en matière d’assurance ESG est relativement similaire d’un pays à l’autre, parmi ceux qui sont les mieux classés : le score moyen de la France est de 50,4, comparé au Japon (50) et aux États-Unis (49,4). Au sein des pays les moins bien classés, le score du Brésil s’élève à 43,1 et celui de la Chine à 43 ;
• Les « entreprises leaders » sont trois fois plus nombreuses que les autres à disposer de processus et de systèmes de contrôle documentés, en place et éprouvés, pour les données environnementales (50% contre 14 %). Elles sont en tête, dans les mêmes proportions, pour les données de gouvernance (52% contre 19%) et les données sociales (45% contre 16%) ;
• 87% des leaders intègrent leurs systèmes de gestion des données ESG à ceux de leur reporting financier afin que les contrôles financiers soient cohérents par rapport aux données non financières, contre 35% des autres répondants.
Toujours selon l’étude, 52% des entreprises disposent d’un certain niveau d’assurance externe vis-à-vis de leurs informations ESG actuelles. Parmi elles, 14% font état d’une assurance raisonnable (14%) ou limitée (16%) sur l’ensemble des informations ESG qui seront exigées en vertu de la nouvelle réglementation, ce qui confirme qu’il reste encore des progrès à faire sur la voie de la maturité en matière d’assurance ESG.
« Bien que la plupart des entreprises a publié des rapports non obligatoires sur les questions de développement durable, elles ne les ont généralement pas produit avec la même rigueur, les mêmes systèmes de contrôle et à la même surveillance que ceux qui seront nécessaires pour répondre aux nouvelles exigences réglementaires », ajoute Pierre Planchon. « A l’avenir, les exigences concerneront à la fois la règlementation et l’assurance pour fournir des informations exactes, avec ainsi un haut niveau d’ambition pour les contrôles et les processus, tout comme pour les déclarations qualitatives qui devront être faites autour des données ».
L’étude définit par ailleurs cinq actions clés que mènent les entreprises leaders, pour se préparer à l’assurance ESG :
1. Déterminer les normes de reporting ESG qui leur sont applicables ;
2. Mettre en place une gouvernance ESG solide et développer les compétences adéquates ;
3. Identifier les informations ESG et les exigences en matière de données nécessaires ;
4. Digitaliser les processus de gestion des données ESG et en garantir la qualité ;
5. Travailler avec toute la chaîne de valeur pour collecter les informations ESG.
Une gouvernance solide constitue le socle de la préparation à l’assurance ESG. Au sein des entreprises leaders, non seulement l’ESG est une priorité pour les dirigeants et figure à l’agenda du conseil d’administration, mais plus de la moitié de ces entreprises (53%) affirme que leur conseil d’administration est sensibilisé aux questions d’assurance ESG, contre 28% des entreprises moins matures dans ce domaine. Aussi, au sein des entreprises qui sont moins bien préparées pour la certification de leurs données ESG, 58% des dirigeants et des membres des conseils d’administration déclarent qu’il est difficile de trouver un juste milieu entre les objectifs ESG et les attentes des actionnaires en matière de bénéfices. Pourtant, environ la moitié des entreprises interrogées (54%), et notamment les dirigeants et les membres des conseils d’administration (47%), affirment que l’assurance ESG peut leur permettre de gagner en parts de marché, étant donné que les valeurs de l’entreprise s’alignent davantage sur les clients et les investisseurs qui partagent les mêmes idées.