Parmi les plus grands coups marketing du XXe siècle, il en est un que l’on oublie souvent. Et pourtant quel tour de force ! Faire passer, en pleine guerre mondiale entre Grande Bretagne et Allemagne, une famille fondamentalement allemande pour un modèle de bonne société britannique. Tour de force encore plus brillant qu’il ne s’agit pas d’une famille quelconque, mais des souverains d’Angleterre en personne. Alors adieu les Saxe-Cobourg et Gotha, bonjour les Windsor. C’est cette histoire, entre autre, que nous conte avec un brio toujours réaffirmé Jean des Cars dans La saga des Windsor, publiée aux éditions Perrin.
De l’Angleterre encore imprégnée du prestige de la légendaire reine Victoria au règne d’Elizabeth II – le plus long de l’histoire, de l’Empire britannique dominant le monde d’avant 1914 au Commonwealth des Nations, des gentlemen en chapeau melon aux Beatles, de la fin des prestigieuses colonies à la naissance de l’héritier George et aux premiers pas du roi Charles III, voici l’extraordinaire saga d’une lignée de monarques, de reines, de princes et de princesses dont les destins sont de véritables romans.
Les amateurs de The Crown en seront donc pour leur frais. Tout y est dans cette grande histoire ou destin familial et raison d’état se mêlent et s’entremêlent. Une attention tout particulière est portée à la Grande affaire de la famille, la liaison puis le mariage oh combien sulfureux entre Edouard VIII et Wallis Simpson, premier épisode annonciateur de tant d’autres.
Dans le fond que l’on aime ou non cette famille hors norme, que l’on soit fasciné par la pompe monarchique ou fondamentalement hostile à tout tête couronnée, force est de constater que cette famille a opéré et opère toujours une fascination certaine, et donne cette envie (un peu voyeuriste convenons-en) de lever le voile sur ses secrets.