C’est une fable, un conte, une satire, choisissez. Ce qui est certain c’est que c’est un livre déroutant, où l’imaginaire est plus vrai que nature, où, derrière une bonne dose d’absurde et de comique, se cachent des réalités sombres et tourmentées. Avec Glory, publié aux éditions Autrement, NoViolet Bulawayo livre un roman inspiré et corrosif.
Il faut s’accrocher un peu pour rentrer dans ce roman, se convaincre que, passé l’effort des premières pages, la lecture mérite le détour. C’est que le livre est, de prime abord, détourant, confusant, difficile d’accès. Un pays imaginaire, une société d’animaux, une temporalité floue…
Alors l’histoire :
Il y a longtemps, dans un pays de cocagne pas si lointain, les animals vivaient heureux. Puis vinrent les colonisateurs. Après de longues années de domination, une guerre de Libération sanglante rendit l’espoir aux citoyens. Elle leur apporta un nouveau dirigeant, un cheval tyrannique – la Vieille Carne – qui commandait au soleil et gouverna, gouverna et gouverna encore, avec l’aide d’un cercle d’Élus, d’un groupe de cruels Défenseurs et, quand il fut vieux, de sa jeune épouse bien-aimée, l’ambitieuse ânesse Merveilleuse. Mais même les sots de ce monde savent qu’il n’y a de nuit si longue qui ne s’achève par une aube.
Vous l’aurez compris, La ferme des animaux n’est pas très loin. On est de plein pied dans ces fables un peu loufoques, où tout est exagéré, moqué, grossi, pour mieux porter un regard ciselé sur le réel. Glory, c’est donc forcément un livre qui interpelle, ça tombe bien c’est le but.
