Dans sotre étude de rémunération publiée en décembre dernier, les cadres déclaraient être prêts à démissionner s’ils ne percevaient pas d’augmentation significative. Quelques mois plus tard, le cabinet Robert Walters fait l’état des lieux : ont-ils été augmentés ? ont-ils démissionné ? En cette période d’entretiens annuels, quels sont les leviers des entreprises pour retenir leurs collaborateurs ?
68% DES CADRES ONT ÉTÉ AUGMENTÉS EN DÉBUT D’ANNÉE
Contexte inflationniste, pénurie de talents, difficultés de recrutements : quelles que soient les raisons les ayant poussées à le faire, près de 7 entreprises sur 10 ont augmenté leurs collaborateurs suite aux évaluations annuelles. Toutefois, plus de la moitié d’entre eux (56%) déclare ne pas être satisfaits de cette revalorisation salariale. En effet, les cadres s’attendaient à une hausse supérieure à l’inflation, tandis que la majorité des augmentations accordées sont inférieures à 5%.
Sans surprise, les inégalités persistent, que ce soit en fonction du genre ou de l’âge. En effet, les hommes ont davantage bénéficié d’une augmentation en début d’année : 71%, contre 62% des femmes. Les cadres de moins de 39 ans semblent également avoir été privilégiés puisque 74% d’entre eux ont été augmentés, contre 60% des plus de 40 ans. « Les cadres plus juniors sont davantage susceptibles de percevoir une augmentation, puisqu’ils sont au milieu de leur parcours professionnel et seront amenés à prendre de nouvelles responsabilités. De leur côté, les cadres de plus de 40 ans peuvent avoir déjà atteint des niveaux de rémunération élevés, et sont donc moins revalorisés », explique Aude Boudaud, Directrice Associée du cabinet Robert Walters.
LES FONCTIONS JURIDIQUES, GRANDES GAGNANTES DES AUGMENTATIONS
Si les augmentations varient selon les profils des cadres, les fonctions semblent avoir connu moins de disparités et l’ensemble d’entre elles ont été augmentées. C’est le cas notamment en Juridique, Fiscal et Conformité, où 77% des cadres ont vu leur salaire être réévalué à la hausse. Juste derrière nous retrouvons les fonctions IT & Digital (75%), puis les Achats & Supply Chain (70%). « Longtemps relayées au rang de fonctions support, les fonctions juridiques et fiscales sont aujourd’hui revalorisées et font partie de celles qui ont été les plus augmentées », explique Salomé Agid, Manager au sein du cabinet Robert Walters.
Des augmentations qui répondent donc au premier critère de satisfaction pour les cadres en entreprise : « avoir un très bon niveau de rémunération », mais qui ne mettent pas un terme aux désirs de démission.
87% DES CADRES INSATISFAITS SOUHAITENT DÉMISSIONNER
Plus que la déception de ne pas avoir été augmenté, la désillusion face à une augmentation trop faible semble pousser davantage encore les cadres vers la sortie. En effet, parmi les cadres ayant été augmentés, ceux ayant perçu une augmentation inférieure à leurs attentes souhaitent quitter leur entreprise plus tôt que les cadres satisfaits :
Toutefois, la différence entre les volontés de départ et les démissions réelles est essentielle, et les entreprises doivent être attentives aux signaux envoyés par leurs collaborateurs. Les périodes clés comme les entretiens annuels ou les entretiens de mi-années sont ainsi très importants car ils permettent aux managers d’être à l’écoute des nouveaux besoins et attentes exprimés par les cadres et ainsi de s’adapter pour y répondre au mieux. « Quête de sens, management à l’écoute, flexibilité et valeurs sont désormais des éléments qui pèsent dans la balance, aussi bien pour retenir les talents que pour les attirer », conclut Arnaud Monteil, Directeur Associé du cabinet Robert Walters.