Il n’y a pas que les romans dans la vie, il y a aussi les nouvelles. Quelques dizaines de pages pour un condensé de littérature. Une fresque en miniature, sans détour, directe. Oui on ne lit probablement pas assez de nouvelles, on ne met pas ce format finalement si moderne à l’honneur. Remercions donc Jens Christian Grøndahl et son Les jours sont comme l’herbe, publié aux éditions Gallimard de venir nous rappeler aux bons souvenirs de ce genre, hélas, délaissé.
6 nouvelles pour six histoires, six styles et six destins. C’est un petit tour de force que réalise Jens Christian Grøndahl, celui d’être aussi à l’aise dans le récit historique, dans l’introspection que dans le polar. On ne s’ennuie pas dans ce livre, pas le temps. Les récits s’enchainent, avec chacun leurs singularité, leur identités.
Quelques histoires pêle-mêle :
Les jours sont comme l’herbe évoque le Danemark sous l’Occupation à Skagen, et le lien qui se tisse à la Libération entre un adolescent danois et un prisonnier allemand de son âge. Dans Villa Ada, un couple italo-danois est totalement dépassé par les événements quand leur fils Francesco s’engage avec passion en faveur des migrants. Edith Wengler est la biographie d’une grande actrice danoise fictive, un texte grave et mélancolique sur la fuite du temps….
C’est un florilège de littératures, sans fausses notes, tout en maîtrise. Si certaines histoires trouveront un échos différent auprès du lecteur, il n’y a pas de creux, pas de temps faible. C’est le propre des bonnes nouvelles, aller à l’essentiel, refuser le digression inutile, le remplissage imposé. Dans Les jours sont comme l’herbe, Christian Grøndahl met en scènes des destins, des trajectoires et questionne notre rapport au choix et à leurs conséquences. Un livre à emporter sans hésiter en vacances.
