C’est un roman dont le personnage central ne parle pas, ne bouge pas, ne fait rien et où pourtant tout est en mouvement, tout s’anime. C’est un roman un peu à part. Avec Sweet chaos publié aux éditions Gallimard, Meryem Alaoui fait d’un simple immeuble de Brooklyn le centre d’un monde. Le résultat est brillant, tout simplement.
Alors l’histoire en quelques mots :
« Sweet chaos, c’est donc la vie d’un immeuble de Brooklyn où se croisent de nombreux habitants, de tous âges et de toutes origines. Le fantasque Ethan qui fournit ses voisins en substances variées, Clara qui ne cesse de disparaître, Jolene en charge de sa vieille mère avec sa sœur Crazy, Riley et Graham, un couple très amoureux à la sexualité aventureuse… Sur le perron, ils partagent nouvelles et potins tout en essayant de conserver une parcelle d’intimité. »
Voilà pour le décors, l’ambiance. Sweet chaos, c’est finalement une façon de penser le monde par le petit trou de la serrure, c’est voir le dehors depuis le dedans. Une sorte de huis-clos sur l’extérieur, une fenêtre sur cour.
On peut se perdre dans cette myriade de personnages, de destins plus ou moins grands, d’histoires plus ou moins petites, mais on se laisse porter par le flot, par cette énergie perpétuelle. Histoire de couples, de familles, histoire de rien. Sweet chaos, c’est un peu tout ça, un petit monde mais en cinémascope.