C’est une grande inconnue qui a pourtant fait beaucoup de dégâts. Quand on pense à la France occupée et à la guerre que menait l’Allemagne aux réseaus de résistance, on pense inévitablement à la Gestapo, avec des figures comme Klauss Barbie, et l’on oublie souvent l’Abwehr, à savoir les véritables services secrets du III reich. Gérard Chauvy met donc en lumière cette officine des ombres, un peu oubliée, avec son Abwher, publié chez Perrin.
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Si vous aimez les coups tordus, les filatures, les réseaux clandestins, les retournements d’agents… vous allez être servi. C’est que de l’après guerre à 1944, l’abwher a opéré avec autant de force que de discrétion sur le territoire national. De la constitution de réseaux d’influence avant le conflit, en passant par les sabotages pendant l’offensive de mai 40, jusqu’à la traque des résistants pendant l’occupation, les services secrets allemands étaient de toutes les offensives cachées.
Avec à sa tête le désormais célèbre Amiral Canaris, l’abwher détonne dans le paysage nazi. Comme en miroir à la Gestapo, certains ont voulu y déceler une sorte de contre-pouvoir à la folie hitlérienne. Cette vision fait débat, et, à voir le nombre de réseaux démantelés et de résistants envoyés dans les camps, on se permettra de douter de la mansuétude de l’organisation dans la France occupée.
Si la mission de l’abwher est simple, à savoir infiltrer discrètement et démanteler complètement le plus de réseaux de résistance possible, ses méthodes sont complexes. Quelle est son organisation et son fonctionnement ? Qui sont les hommes clés (agents retournés, germanophiles convaincus, etc.) qui l’animent ? Comment est structuré son quartier général au Lutétia, hôtel emblématique de Paris ? Enfin, quels sont ses succès, mais aussi ses échecs (débarquement en Normandie non empêché) ? A toutes ces questions Gérard Chauvy apportent des réponses claires et passionnantes.