Au Panthéon des légendes napoléoniennes, Michel Ney, Maréchal de son état, tient une place singulière. Pas vraiment héros, pas complètement traître, soldat héroïque et stratège médiocre, Ney est un oxymore à lui tout seul. C’est ce destin que nous rapporte Franck Favier dans une biographie publiée chez Perrin.
Dans le fond qui est Michel Ney ? Est-ce le brave des braves, le héros de Friedland et de la Moskova, ou le maréchal sans consistance de Waterloo ? Est-ce le partisans sans faille de l’Empereur ou l’agent trouble de l’abdication ? Et bien c’est un peu tout ça à la fois. Et c’est là le brio de Franck Favier, rendre compte d’un destin hors norme dans toute sa singularité et finalement, son authenticité.
On suit donc ce fils de tonnelier dans son ascension, de simple soldat à Marechal d’Empire. On le voit briller par son courage dans des des situations désespérées et se perdre dans des tractations politiques pour lesquelles il n’est pas fait. On le rencontre hésitant, peu sur de lui, pour le voir devenir orgueilleux et jaloux.
Avec cette biographie, on est en plein dans ces récits historiques qui se lisent comme des romans. Les noms mythiques s’enchainent au fil des pages et l’on se prend de sympathie pour ce destin aussi brillant que tragique. Au final Michel Ney, ce sont près de 300 combats et de 50 batailles rangées, c’est aussi une mort, face à un peloton d’exécution. Lumières et ombres d’une vie hors normes comme seuls la Révolution et l’Empire pouvaient créer.