Le baromètre « Les Français et l’immobilier » réalisé pour Laforêt immobilier, est destiné à comprendre et analyser le rapport des Français aux projets immobiliers, notamment dans le contexte d’inflation. Cette étude a été réalisée auprès d’un échantillon de 1021 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, constitué selon la méthode des quotas, au regard des critères de sexe, d’âge, de catégorie socioprofessionnelle, de catégorie d’agglomération et de région de résidence.
Les achats immobiliers font partie des projets des Français pour l’année 2023
En ce début d’année, un peu plus d’un Français sur dix déclare avoir l’intention d’acheter un bien immobilier en 2023 (14%), et certains ont déjà commencé leurs recherches (8%).
– Les futurs propriétaires sont plus répandus parmi les Français de moins de 50 ans (20%), et notamment ceux de 25-34 ans (26%).
– Les Français vivant en couple et ayant des enfants de moins de 18 ans dans leur foyer font également part de leur intention d’acheter un bien immobilier en 2023 (25%, contre 11% pour personnes célibataires et sans enfant), de même que les cadres (26%).
– Enfin, les intentions d’achat sont également plus nombreuses parmi les Franciliens (20%) et plus particulièrement les Parisiens (32%).
– A l’inverse, il est intéressant de noter que les écarts sont nuls ou presque selon le revenu du foyer : 16% des personnes dont le foyer gagne 3500 € par mois ou plus espèrent acquérir un bien immobilier cette année, soit seulement deux points de plus que pour les foyers les plus modestes (14% pour ceux dont le foyer gagne moins de 1000 € par mois).
– On observe aussi que le statut actuel d’occupation de son logement n’a que peu d’impact sur ses intentions : les propriétaires et locataires expriment la même envie d’acheter un bien immobilier cette année (respectivement 13% et 14%).
Mais la flambée des taux des crédits immobiliers pourrait mettre un coup de frein à leurs projets
– Les projets immobiliers des Français sont soumis aux taux des crédits proposés par les banques, et leur flambée impacte la capacité d’emprunt. Alors que les taux des crédits immobiliers dépassent les 2% depuis la fin de l’année 2022, et qu’ils ne cessent d’augmenter depuis, un taux supérieur ou égal à 3% inciterait les deux tiers des Français à remettre en question leur projet immobilier aujourd’hui (68%). 81% des personnes ayant un projet d’achat pour cette année reconnaissent qu’elles pourraient renoncer à leur projet pour cette raison.
– Les projets immobiliers pourraient être freinés très rapidement : un tiers des Français, 36%, reverrait en effet son projet immobilier dès un taux de 3%, alors qu’au 17 mars le taux moyen sur 25 ans est évalué à 3,05% (1)
– Les taux des crédits immobiliers auraient notamment un impact sur les projets d’achat des personnes qui résident en Ile-de-France (75%), région dans laquelle les prix de l’immobilier sont historiquement élevés.
– 77% des personnes vivant en couple et avec des enfants au sein du foyer font part de potentielles hésitations dès lors que les taux s’établiraient à 3% ou plus (vs 61% des personnes seules et sans enfant).
La classification du DPE est une information rassurante et attendue par les Français, même si ses détails restent encore flous
– Le Diagnostic de Performance Energétique (DPE) fait partie des informations consultées par les Français dans les annonces immobilières. Plus de huit Français sur dix déclarent en effet le regarder lorsqu’ils consultent des annonces pour des biens immobiliers (83%), et près de la moitié insiste sur l’attention rigoureuse qu’elle porte à cette information (43% affirment tout à fait scruter les DPE). L’absence de cet encart dans l’annonce aurait alors un impact majeur sur sa crédibilité : 82% reconnaissent qu’ils se méfieraient d’une annonce qui n’afficherait pas le DPE (41% douteraient tout à fait).
– Si le DPE fait partie des attendus dans une annonce immobilière, ses subtilités ne sont pas tout à fait maitrisées par les Français. Quatre Français sur dix avouent ne pas bien comprendre à quoi correspondent les lettres du Diagnostic de Performance Energétique (39%).
– L’incompréhension de la classification du DPE est encore plus marquée auprès des Français qui, pourtant, ont l’intention d’acheter un bien immobilier en 2023 (54%).
– Pour autant, bien qu’elles ne sachent pas exactement à quoi correspondent ces lettres, les personnes interrogées perçoivent grâces à d’autres codes (comme les couleurs par exemple) les biens au diagnostic moins acceptable que d’autres. Et elles y accordent une attention réelle. Plus d’un Français sur deux affirme qu’il exclurait d’emblée une annonce pour un bien immobilier dont le DPE serait en dessous de la tranche C (58%). Cela concernerait même 65% des personnes qui ne comprennent pas les lettres du DPE, confirmant ainsi que le caractère rassurant du DPE.
– Les Français propriétaires vivant en appartement se montrent encore plus réticents : 70% ignoreraient une annonce pour un bien avec un DPE inférieur à la tranche C, peut-être par expérience des difficultés liées à la gestion énergétique des biens en copropriété.
En conclusion, cette étude révèle quelques grands enseignements :
Alors que l’immobilier est un placement rassurant pour les Français et qu’ils font part de leurs projets d’achat pour cette année, l’inflation et son impact sur les taux des crédits immobiliers viendrait contrecarrer leurs éventuels projets. Les Français joueraient en effet la prudence face à des taux qui battent des records.
Le Diagnostic de Performance Energétique, remis récemment sur le devant de la scène par la Loi Climat et Résilience, est un critère dans le choix d’un bien immobilier. Si les détails de la classification DPE sont parfois confus pour les Français, les informations sur les performances énergétiques sont, non seulement consultées, mais aussi décisives dans les projets d’achat.