Les années 80 vivent un retour de flamme. Longtemps décriées, caricaturées, elles voient leurs codes peu à peu remis sur le devant de la scène. Tout le monde a en tête le succès non démenti de la série Stranger Things, véritable idéalisation de ce passé révolu. Au rayon des mythologies de la décennie, les mouvements punk et new wave ont bonne place. C’est ce décor que prennent Xavier Betaucourt, Thierry Bouüaert pour leur BD Le Ferry publiée aux éditions Delcourt.
C’est donc une petite madeleine de Proust musicale, celle où la guitare électrique était encore un symbole de rébellion, celle des Clash et de l’appel de Londres. Celle des grands espoirs et des désillusion toute aussi grandes. Celle d’un certain déclassement industriel, triste et morne.
L’histoire en quelques mots : Pour Max, le rock, c’est la vie. Bassiste dans un petite groupe de punk, il a plus d’ambition que ses potes de fac. Il veut devenir une rock star, et pour ça, passage obligé par la patrie de la musique : l’Angleterre.
On suit donc ce groupe (au sens large) au fil de ses rêves et de ses doutes. Carrière musicale pour les uns, travail alimentaire pour les autres, amours contrariées pour tous.
Au final, c’est un livre teinté de nostalgie adolescente, une histoire pour se rappeler un passé oublié pour les plus anciens, ou pour découvrir une époque mythifiée pour les autres. De références en références on se (re)plonge dans ces années 80, plus troubles et complexes que leur légende.