1979, plage quelconque du Brésil. Un homme âgé s’avance dans l’eau. Quelques heures plus tard on retrouve son corps sur le sable. Noyé. Une histoire triste mais banale, comme il en arrive parfois à Bertioga. Sauf que ce vieux Monsieur n’est pas n’importe qui. Nom : Mengele. Prénom : Josef.
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Josef Mengele n’est effectivement pas un vieux monsieur comme un autre, impossible quand on a été comme lui un criminel de guerre convaincu. Derrière ce visage fatigué se cachait depuis près de 20 ans l’ancien médecin du camp d’Auschwitz, qui , à grand renfort de soi disant recherches scientifiques a torturé des centaines voir des milliers d’innocents.
Avec La disparition de Josef Mengele, publié aux Arènes, Olivier Guez, Matz et Jorg Mailliet adaptent avec brio le roman éponyme d’Olivier Guez. On y suit donc la fuite de Josef Mengele, de son Allemagne natale vers l’Amérique du Sud. On fréquente cette société allemande d’Argentine des années d’après guerre, complètement décomplexée. On voit la peur changer de camp suite à la capture d’Eichmann et on suit à la trace Mengele dans ses fuites. En parallèle, se dessine une histoire de l’Allemagne d’après guerre, loin d’avoir coupé les ponts avec ses vieux démons.
Autant le dire sans détour, le pari (toujours délicat) de l’adaptation en BD est ici pleinement réussi. Le dessin est beau, tout simplement, et les auteurs évitent le piège du tout narratif. C’est fluide, bien pensé, efficace. Un complément parfait au roman, ou une incitation à la découvrir.