C’est une biographie qui se lit comme un roman, ou un roman qui se lit comme une biographie. A vous de voir. Dans tous les cas c’est un livre qui vaut le détour. Avec Monsieur Romain Gary, publié aux éditions Gallimard, Kerwin Spire poursuit sa route aux côtés de cette figure aussi singulière que moderne.
Il faut un certain talent, une certaine maîtrise pour se fondre dans les habits d’un grand Homme. L’exercice est toujours délicat, entre volonté d’emphase ou approche minimaliste, difficile de trouver le ton, le style. A ce petit jeu, Kerwin Spire répond avec brio. Monsieur Romain Gary est de ces livres bien faits qui se lisent sans effort, sans pour autant tomber dans la facilité. Tout s’y déroule harmonieusement, avec fluidité.
Alors Gary justement, où en est il dans ce second volet. Et bien il est de retour à Paris en 1960 après ses années américaines. Il rapporte dans ses bagages La Promesse de l’aube qui fait de lui un personnage incontournable de Saint-Germain-des-Prés. C’est un temps de rupture pour l’écrivain qui décide de quitter la carrière diplomatique pour se consacrer à son œuvre. Mais le pouvoir ne reste jamais loin de lui et il se fait remarquer dans les salons du général de Gaulle et d’André Malraux où se joue l’avenir de la France. C’est aussi la période de sa vie commune avec Jean Seberg, de la naissance de leur fils Diego et de leur mariage secret.
Pourquoi se replonger dans la vie de Gary quand tant à déjà été dit, et par l’auteur lui même ? Parce que l’homme et l’œuvre sont d’une richesse rare, qui inspire toujours et encore, pour le meilleur ou pour le pire. Ici, pour le meilleur.