C’est peu dire que la mobilité urbaine est en pleine transformation. Plébiscités par les uns, vilipendés par les autres, vélos ou autres trottinettes électriques sont devenus une nouvelle norme dans le paysage urbain, une nouvelle réponse à ces fameux trajets du quotidien qui se résumaient bien souvent au bon vieux métro/boulot/dodo. Sur un marché en plein essor et ultra concurrentiel, difficile de se faire une place. C’est pourtant le pari de deux lyonnais indépendants, Thomas Mest & Quentin Steer, co-fondateurs d’Epsilon Bikes.
Comment expliquez-vous ce boom des vélos électriques auquel on assiste depuis 3 / 4 ans ?
C’est une évolution naturelle de la mobilité, où chacun aspire à rendre ses trajets et déplacements profitables et agréables. Le vélo est une activité plaisante pour de nombreuses personnes. Lorsqu’il est rendu à une application utilitaire, celle-ci, comme les déplacements pendulaires, deviennent des moments de plaisir et bénéfiques en tous points. Il y a peu d’objets qui mêlent autant une fonction utilitaire qu’une fonction de loisirs.
L’assistance électrique a rendu le vélo universel, en permettant à tous de se déplacer de la même manière, ensemble, en toutes conditions, sur tous les terrains. C’est le véhicule hybride par excellence puisqu’il a besoin qu’on exerce une force humaine, pour activer l’assistance, et créer ainsi la dynamique. Il n’y a pas meilleur objet de notre temps, que celui qui arrive à faire travailler en symbiose l’homme et la machine.
Comme pour beaucoup de secteurs, il y a eu un avant et un après Covid. Où en est-on aujourd’hui ?
L’effet covid sur le vélo, c’est surtout une prise de conscience de la simplicité offerte par cette solution de transport. Simple à mettre en œuvre, plaisant à utiliser, économique, rapide, bon pour la santé, et pour tout ce qui nous entoure. Il n’y a que des qualificatifs positifs pour le vélo. Cet effet n’a pas été cantonné aux seuls centres-villes et à la fonction utilitaire du vélo. Les zones péri-urbaines ont elles aussi vue la pratique du vélo augmenter, principalement sur la pratique du vélo-loisir. Et ces nouveaux pratiquants du vélo de loisir sont tout autant de futurs cyclistes urbains, qui voudront effectuer une partie de leurs trajets à vélo, lorsque les infrastructures seront présentes dans leur périmètre de vie et d’action.
Longtemps la barrière du prix était un frein, le vélo électrique s’est-il enfin démocratisé ?
Oui, les aides des mairies ont par exemple permis aux utilisateurs d’augmenter leur budget, et de s’équiper d’un meilleur vélo. C’est une bonne chose. Cette montée en gamme a permis aux utilisateurs de se rendre compte qu’un VAE bien conçu et bien fabriqué avait une durée de vie bien supérieure et un cout d’entretien bien plus faible.
Nous tablons aujourd’hui sur un début de maturité sur le marché, qui va amener des utilisateurs historiques et déjà adeptes de l’utilisation d’un VAE à se procurer un modèle personnalisé, fabriqué à côté de chez eux, et répondant encore plus précisément à leurs aspirations et leurs besoins de déplacement. C’est pourquoi nous lançons notre atelier de fabrication de vélo artisanal, qui proposera aussi des vélos à assistance électrique sur mesure, et entièrement fabriqués à Lyon.
Comment on assure cependant un matériel sécurisé, robuste accessible et fait en France ?
La sélection des matériaux, l’application de certaines méthodes de fabrication, leur contrôle suivi, et la surcouche humaine, qu’on a souvent pu oublier dans nos industries. Nous n’avons rien inventé ou révolutionné mais nous apportons notre vision du vélo urbain et sportif avec une attention particulière à chaque pièce. Nous faisons du sur-mesure, notre fabrication est artisanale donc nous raisonnons à l’unité. Les vélos sont fabriqués à partir de tubes d’acier spécifiques qui proviennent d’Italie, façonnés et soudés dans notre atelier à Lyon. Cela prend du temps, c’est couteux, mais à l’heure du réemploi des matériaux et des objets finis, et des attentes de qualité et de durabilité de la part des utilisateurs, on se rend compte à quel point une bonne conception couplée à une excellente fabrication peuvent être valorisables.
Epsilon en deux mots ?
Artisanal. Nous fabriquons des vélos en employant des matériaux de haute qualité, et des méthodes manuelles et mécaniques éprouvées, qui nous permettent de fabriquer des vélos sportifs et du quotidien à la finition unique.
Sur-mesure. Car nous attachons une grande importance aux aspirations de chacun des utilisateurs et de nos clients. Tout le monde n’a pas la même attente de son vélo, qu’il soit destiné à une utilisation loisir ou utilitaire, et tout le monde n’a pas la même morphologie.
Quelles sont les prochaines étapes ?
Continuer à améliorer les méthodes qui rendent nos vélos uniques, durables et authentiques, en collant au plus proche des aspirations des utilisateurs. Développer notre fabrication en cœur de ville, au plus proche de nos utilisateurs et de l’environnement dans lequel le vélo est utilisé.