Il est des hasards dont on se passerait bien. Gentiment placé dans la valise, le dernier livre de Jens Liljestrand publié aux éditions Autrement, devait constituer une lecture de vacances comme une autre, certes pas forcément pleine de joie et de légèreté, mais en aucun cas prendre une dimension prophétique. Pourtant, à mesure que l’ont tournait les pages, un parallèle apocalyptique se faisait entre l’actualité française et le livre. Glaçant.
L’histoire résumée :
Au plus fort de l’été, alors que de nombreux Suédois aisés sont en vacances, de gigantesques feux de forêt se déclarent. Dans cette situation apocalyptique, la région se mue en une véritable zone de guerre et les autorités peinent à faire face. Didrik, consultant médias, est pris dans le cataclysme avec sa famille, mais semble autant préoccupé par ses tweets en direct que par le destin des siens.
Voilà.
Difficile donc de prendre du recul sur ce texte tant le propos renvoie aux images qui tournent en boucle à la télévision, tant la fiction est proche du réel. Ce roman devait être une mise en garde, il devient presque un témoignage. Ce futur annoncé est devenu en un été notre présent. Il faut donc reconnaître, au delà du style et de l’intrigue à Jens Liljestrand une perception fine du moment, de l’urgence du temps et du rapport que chacun entretient avec ce monde qui brûle. C’est d’ailleurs une des forces du moment, mettre en scène des personnages dont les réactions face au même évènement divergent, panique, indifférence, lassitude…
Le livre sera publié mercredi prochain dans sa version française, nul doute qu’il trouvera une place singulière dans cette rentrée littéraire.