La nouvelle édition 2022 publiée par Intrum, leader européen du crédit management dresse un état des lieux de la situation financière des entreprises françaises dans un contexte économique particulier marqué par la guerre en Ukraine, la flambée de l’inflation et les perturbations de la chaîne d’approvisionnement. Comment les entreprises se préparent-elles à affronter cette période ? Comment envisagent-elles leur croissance ? Quelles sont les conséquences des retards de paiement ? L’étude a été menée auprès de 600 entreprises (PME et Grands Groupes) françaises ainsi que 11 007 entreprises en Europe entre janvier et avril 2022.
LES PERSPECTIVES DE CROISSANCE DES ENTREPRISES DANS UN CONTEXTE D’INFLATION
« Les entreprises françaises craignent que les difficultés liées à la pandémie, au contexte géopolitique et à l’inflation, combinées à la demande d’augmentation des salaires des employés et à la hausse des taux d’intérêt, ne limitent la croissance. Elles avaient jusqu’alors réussi à absorber l’augmentation des prix de l’énergie et des matières premières. Désormais, leurs capacités financières se heurtent également aux impératifs de remboursements des aides bancaires et des Prêts garantis par l’État (PGE) qui leur ont été accordés. » explique Jean-Luc Ferraton, Directeur Général France d’Intrum.
Malgré les perturbations de la chaîne d’approvisionnement, la hausse des coûts des matériaux et de l’énergie, l’inflation a été plus faible en France que dans la majeure partie de la zone euro. Pourtant, près de la moitié (48%) des entreprises françaises affirme que l’inflation limite leur capacité à développer leur activité et à saisir de nouvelles opportunités.
Près de deux répondants français sur trois (62 %) s’inquiètent de leur capacité à répondre à la demande des employés pour des salaires plus élevés en période d’inflation élevée. En moyenne, 55 % des répondants européens sont de cet avis. La même proportion (65 %) dit s’attendre à ce que les taux d’intérêt augmentent et continuent d’augmenter, et devient donc plus prudente dans ses projets d’investissement (moyenne européenne : 59 %).
Cependant, une forte prise de conscience est ressortie des 18 derniers mois de pandémie notamment dans la gestion des flux de trésorerie des entreprises. En effet, 61% des entreprises françaises affirment que la crise du Covid-19 les a aidés à mieux gérer les risques liés à la gestion des retards de paiement, que ce soit en termes de revenus, d’efficacité et de capacité à anticiper les perturbations. En revanche, 41% des entreprises sondées affirment que si une crise devait à nouveau survenir, elles ne seraient pas plus à même de gérer les perturbations liées aux flux de trésorerie.
COMPORTEMENT DE PAIEMENT DES ENTREPRISES
Les comportements de paiement sont marqués par un allongement général de la durée des paiements dans les entreprises. Cette année, l’écart entre les délais de paiement contractuels et effectifs est de 17 jours en 2022 (contre 11 jours en 2021).
Aucune typologie d’entreprise n’est épargnée, avec plus de 83% des entreprises françaises qui ont accepté d’allonger leurs délais de paiement en 2022. De plus, plus d’1 entreprise française sur 2 (56%) déclarent avoir accepté, l’année dernière des délais de paiement plus long pour éviter les risques de faillites (contre 39% en 2021). Ces chiffres sont révélateurs de l’impact de la pandémie et de l’inflation sur l’économie française.
Il est également important de noter que 77% de ces entreprises ont accepté d’allonger leur durée de paiement en vue de pérenniser leur relation avec leurs fournisseurs. Il en ressort également que l’allongement de ces délais de paiement impacte à la fois clients et fournisseurs (à hauteur de 51%) et que malheureusement 58% de ces entreprises n’ont pas la capacité en interne, par manque de compétences ou de ressources, de pallier cette problématique.
CONSEQUENCES DES RETARDS DE PAIEMENT
Les pertes liées aux retards de paiement ont majoritairement diminué de 37% en 2022. Cependant, 78% des débiteurs paient après la date d’échéance définie, ce qui impacte fortement l’économie globale puisqu’une des priorités majeures des entreprises françaises (82%) est de pouvoir payer ses fournisseurs plus rapidement.
Dans un environnement contraint et une réduction des opportunités de développement, il apparaît plus que nécessaire de pérenniser l’activité des entreprises. 69% ont comme second objectif après le paiement de leur fournisseur, une ambition de croissance par le développement de produits et de services.
PRÉVISIONS SUR LES RETARDS DE PAIEMENT
De plus, Les effets de la guerre sont connus. Elle frappe d’incertitude les marchés, ceci impactant directement ou indirectement l’inflation européenne et nationale et les pénuries de matériaux s’accentuent.
Nombreux sont ceux qui s’inquiètent aujourd’hui du fait de la hausse de l’inflation, combinée à une croissance stagnante. Le principal défi des entreprises (59%) en 2022 est leur capacité à pouvoir être payé à temps, un risque qui va certainement s’accroître dans les douze prochains moins (selon 60% des sondés).