Après deux années confinées, on en vient à penser le monde comme une série. Une forme de syndrome de Netflix. Si cette élection présidentielle n’a pas suscité autant d’intérêt que les derniers épisodes de Game of Thrones dans l’opinion publique (ce qui au passage renvoie une image inquiétante de nos démocraties), les codes ont été respectés. Entre effets d’annonces, teasing et promesses.
C’est donc un nouveau chapitre de l’histoire de la 5e République qui s’ouvre. Avec 58% des suffrages exprimés, la réélection d’Emmanuel Macron ne souffre d’aucune contestation possible, quand bien même des esprits chagrin se plairaient, à grand renfort de votes blancs et d’abstention, à faire parler la France qui s’est tue.
Alors qu’attendre de cette nouvelle saison ? Les amateurs de suspens risquent d’en être pour leur frais tant il est probable que le quinquennat à venir ressemble (crise sanitaire en moins ?) au précédent. Emmanuel Macron change peu le fond mais promet des nouveautés de forme. Plus de concertation, plus de démocratie locale, comme autant de nouveaux outils pour mener à bien les réformes annoncées. Suffisant pour apaiser un climat social déjà tendu et alimenté par des poussées inflationnistes ? Pas sûr.
Côté nouveauté, on se rabattra donc sur le casting. Et chacun au futur-ex gouvernement d’attendre avec fébrilité le nouveau script des producteurs. Entre promotions, sortants et entrants, une majorité nouvelle devra émerger des législatives. Suffisant pour apporter un second souffle ? Là aussi, pas sûr.
Une chose, néanmoins, est certaine. Il nous faut résolument espérer le meilleur. Et, pour les plus sceptiques, rappelons-nous que, comme dans toute bonne série, ce sont souvent les saisons dont on n’attendait pas grand chose qui , au final, nous plaisent le plus.