Malgré des projections d’activité avoisinant les 1500 milliards de dollars en 2030, le metaverse suscite la crainte de 75% des Français. C’est ce que révèle la dernière étude Ifop pour le cabinet de conseil en innovation Talan.
En octobre dernier, Mark Zuckerberg annonçait son ambition de transformer Facebook en metaverse, un monde virtuel qui vient se superposer à notre réalité. Depuis le mot est sur toutes les bouches mais il semble que la majorité des Français y sont encore réticents. En effet, selon l’étude Ifop pour le cabinet de conseil en innovation Talan, 75% de nos concitoyens déclarent avoir des craintes à son égard. Un chiffre corrélé au degré de connaissance du metaverse car 65% des Français déclarent ne pas voir de quoi il s’agit. Sans surprise, les plus jeunes montrent une meilleure connaissance du sujet (42% des 18-24 ans voient ce qu’est le metaverse, contre 28% des 65 ans et plus).
Des cas d’usage encore flous
La réticence vis-à-vis du Metaverse s’explique également par des usages encore perçus comme flous ou surtout centrés autour du divertissement, ce qui explique que 21% des sondés les jugent inutiles. Sur la question de l’écologie, ce monde virtuel pose également question. Ainsi huit Français sur dix estiment que le metaverse ne permettrait pas de réduire les émissions de carbone du monde réel. Toutefois, les moins de 35 ans sont plus nombreux à penser le contraire, 31% pensent que le monde virtuel réduit les émissions de carbone contre 17% des 35 ans et plus. Un impact numérique qui reste cependant encore difficile à estimer.
L’ombre du scandale de Cambridge Analytica
Plus inquiétant encore pour l’avenir du metaverse en France : moins d’un Français sur trois dit avoir confiance en Facebook pour gérer un métaverse.
Et lorsque cette dernière est mise en concurrence avec d’autres acteurs sur le plan de la protection des données, le groupe se classe en dernière position, son image étant surement encore impactée par les divers scandales de fuite de données d’utilisateurs du réseau social, dont celui Cambridge Analytica en 2014.
Pour l’instant, le tournant de Facebook vers le metaverse, illustré notamment par le changement de nom du groupe, ne semble pas porteur dans l’opinion publique Française. Reste à savoir s’il s’agit d’un simple effet de monde ou d’un véritable changement de paradigme.