Les pénuries de matières premières impactent de nombreuses industries. Si l’automobile, l’aéronautique, le bâtiment et le matériel numérique sont concernés, les magasins de vêtements ne sont pas épargnés. Les boutiques de chaussures connaissent notamment une forte tension selon Frank Boehly, président de la Fédération des Enseignes de la Chaussure (FEC).
L’effet boule de neige des pénuries. Rayons vide, rupture de stock, commandes annulées ou retardées… Les magasins de chaussures ont grise mine à cause de la pandémie de Covid-19. Une situation qui pousse les syndicats du secteur à « tirer la sonnette d’alarme » selon Frank Boehly, président de la Fédération des Enseignes de la Chaussure.
En conséquence, les membres de l’Alliance du commerce qui représente 760 enseignes et plus de 26.000 points de vente, se sont réunis pour aborder ce sujet sensible. D’autant plus que « la saison hivernale débute à peine » rappelle Frank Boehly. Ainsi les doudounes ou les chaussures chaudes pourraient manquer. Des produits qui constituent « les principales ventes en cette période de l’année et notamment à Noël ». La pandémie de Covid-19 a également réduit les départs en vacances et par extension « les fournitures en chaussures adéquates pour le milieu de la montagne ».
Des pénuries de chaussures liées au manque de livraisons
A cause de ces phénomènes les boutiques du secteur semblent « fonctionner en flux tendu » d’après le président de la FEC. Concernant les produits peu chers « la tension est encore plus forte ». Certains magasins vendant des modèles d’entrée de gamme fabriqués en Asie n’ont pas réceptionné la totalité de leurs commandes. Les vendeurs ont reçu seulement entre 30% et 40% des livraisons constate Frank Boehly.
La faute à la crise sanitaire qui a ralenti la production mondiale de chaussures. Les fameuses chaussures Made In China n’ont jamais été si peu nombreuses sur le marché. Les pays « servant de relais dans la chaine de production mondiale, comme le Vietnam, sont aussi durement impactés ». Les usines ont été fermées en juillet jusqu’à mi-septembre. En outre « les coupures de électriques » que connait la Chine perturbent la fabrication. Certains « ateliers ne fonctionnent que durant quinze jours par mois ».
Le prix augmentent et les magasins ne se fournissent plus
S’ajoute à cela « la désorganisation du fret maritime » depuis l’automne. L’engorgement des ports et la tension sur la demande des conteneurs. Par exemple, « un conteneur qui valait 2.000 euros en vaut maintenant 20.000 ». Soit une multiplication du prix par 10. Sachant que « le coût du transport représente en moyenne 10% du prix d’une paire de chaussure« , désormais il est équivalent au coût du produit lui même.
Faute de pouvoir répercuter ces hausses sur les consommateurs, certains importateurs « ont tout simplement rompu leurs contrats avec les enseignes ». Ainsi le problème n’est « clairement plus passager mais devant structurel » souligne Frank Boehly. Toutefois, « les conséquences sont lourdes » pour les commerçants. Beaucoup notamment « installés dans le grands centres commerciaux » ont fermé durant près de 100 jours en 2021.