De nombreuses fausses idées circulent sur les auto-entrepreneurs. Pascal Ferron, associé Walter France, et fondateur de l’application monentrepriz.com, rétablit la vérité sur ce statut en pleine expansion.
« Les micro-entreprises, ce ne sont que des petits jobs, pas des emplois normaux »
Pascal Ferron : C’est vrai pour ceux pour lesquels une micro-entreprise permet de satisfaire un hobby, ou de se créer des revenus complémentaires. Et dans ce cas, le fait que ce soit un « petit job » n’est absolument pas négatif. Il arrive même que certains développent une petite activité, pendant une période de chômage par exemple, puis l’arrêtent au moment où ils reprennent un emploi salarié, pour la réactiver quelques mois ou quelques années plus tard. A savoir : un auto-entrepreneur sur trois cumule son activité avec un emploi de salarié dans le secteur privé. Pour les étudiants, c’est même plutôt valorisant, car cela leur permet de s’assumer, et il en de même pour les retraités qui ainsi coûtent moins cher à la société en continuant à contribuer à la richesse nationale ! mais sans une étude sociologique très poussée sur l’ensemble des micro-entrepreneurs, il ne faut pas en tirer des idées toutes faites et un peu simplistes.
C’est faux pour de nombreux autres entrepreneurs qui choisissent ce statut au départ pour tester leur activité tout en ayant le sentiment d’éviter de « s’engager » dans un processus plus lourd de création de structure, et qui, finalement, même lorsque leur chiffre d’affaires augmente, y restent car ils cumulent deux avantages : ils facturent, se développent sur ce qu’ils aiment faire et ils n’ont aucune contrainte administrative.
C’est encore plus faux pour ces auto-entrepreneurs qui n’ont aucune ambition de créer une start-up ou de « faire du business », et qui ont encore moins envie de croître et d’embaucher des salariés, mais qui veulent travailler seuls et en complète indépendance, pour vivre de ce qu’ils savent faire, que ce soient des emplois manuels ou de conseils : réparateurs de vélos ou de téléphones portables, consultants, commerce de pierres semi-précieuses, fabrication artisanale personnelle… Pour eux, c’est un véritable choix de vie. Ils n’ont aucune envie de manager, qui est un autre métier. On a vu aussi des libéraux qui avaient un cabinet, des associés, et qui par exemple, en fin de carrière, pour « s’alléger », recréent un statut d’auto-entrepreneur.
Et enfin, les chiffres d’affaires publiés des auto-entrepreneurs étant des moyennes, il faut savoir qu’il n’est pas rare, pour les auto-entrepreneurs « installés », de facturer 40 000 euros. Si l’on soustrait 22 % de charges, cela donne un revenu net de 31 200 euros, soit 2600 euros net par mois : on est loin des smicards !