De nombreuses fausses idées circulent sur les auto-entrepreneurs. Pascal Ferron, associé Walter France, et fondateur de l’application monentrepriz.com, rétablit la vérité sur ce statut en pleine expansion.
« Les micro-entrepreneurs, ce sont les coursiers… leur croissance n’est due qu’à l’ubérisation du paysage ! »
Pascal Ferron : Vrai et faux. Vrai car notamment avec le boom du click and collect lors de la pandémie, qui est venu accélérer le phénomène de plus long terme d’achats sur internet, les besoins en livreurs ont explosé. Faux car les coursiers ne sont pas du tout majoritaires, loin de là ! Ce sont toutes les activités liées au BTP qui sont loin devant. Et surtout, il faut souligner la très forte évolution des activités spécialisées, scientifiques et techniques qui ont engendré 95 000 nouvelles immatriculations en 2020, soit tout de même plus de 16% du total des créations ! Globalement, les activités de « soutien aux entreprises » représentent le double des créations dans le transport, hausse également largement confirmée sur le 1er semestre 2021. Ces deux catégories requièrent souvent un niveau d’étude assez élevé.
Il est également intéressant d’analyser les chiffres d’affaires. Le chiffre d’affaires moyen s’élevait en 2018 à 11 298 euros, et celui-ci augmente chaque année d’environ 10 %. Cela démontre bien la tendance selon laquelle les auto-entrepreneurs, du moins certains d’entre eux, vivent de cette activité.
Mais cette moyenne cache de très importantes disparités : dans les transports, qui affiche la moyenne la plus basse, le chiffre d’affaires moyen est de 5856 euros. Il faut relativiser car les coursiers sont aussi souvent étudiants et leur rémunération est un appoint. Mais cette moyenne atteint 20 418 euros pour les activités juridiques. Comme ce ne sont que des moyennes, il est facile d’extrapoler pour comprendre que certains revenus atteignent facilement 30 000 euros par an, voire plus, et constitue pour certains un revenu à part entière.
Les trois-quarts des auto-entrepreneurs sont regroupés dans 16 seize secteurs d’activité (statistiques 2018) dont les principaux sont la construction (11,8 %), les arts, spectacles et autres activités récréatives (6,9 %), les transports (5,8 %), le conseil (5,8 %), l’industrie (5,4 %), la santé (4,9 %), l’enseignement (4,3 %) ainsi que la coiffure et les soins du corps (4,2 %).
Source : dossier de presse Urssaf