Contamination, cas contact, isolement… les conséquences de la cinquième vague de Covid-19 impactent les effectifs des secteurs essentiels de notre économie. En cause les pénuries de main d’œuvre ralentissent l’activité dans l’agroalimentaire. Le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, Julien Denormandie, a donc réuni les professionnels de cette filière sous tension.
Alors que 370.000 contaminations ont été recensées hier, les acteurs de l’agroalimentaire se demande comment tenir la cadence. Pour autant les professionnels assurent qu’il n’y a, pour le moment, pas encore de rupture dans la chaine d’approvisionnement. Malgré tout, la vigilance est de mise ! En effet, si les fournisseurs agriculteurs n’ont pas connu de baisse de régime dans les champs, la situation sanitaire touche les autres maillons de la chaine. Dans les usines de transformation d’aliments ou dans le transports de marchandises se retrouvent inoccupés. La faute aux contaminations qui conduisent de nombreux salariés à s’isoler chez eux.
Des professionnels de l’agroalimentaire inquiets
A titre d’exemple dans le fret ferroviaire, les dispositifs pour contrer le manque de personnel commencent à sembler insuffisants. C’est le constat que dresse Jean Colas, représentant de fret SNCF qui affirme que « les effectifs permettent actuellement de remplacer rapidement des conducteurs malades ». Néanmoins Jean Colas souligne qu’en fonction du nombre de contamination la situation peu vite se dégrader.
Un avis partagé également par Jean-Philippe André, président de l’Association Nationale des industries alimentaires. Pour lui, si la situation est tenable mais les tensions récentes font « naitre des inquiétudes ». Il précise que l’absentéisme peut se concentrer sur « une usine ou un atelier spécifique opérant avec des technologies particulières ». Une telle situation engendre automatiquement des ruptures dans la chaine de production des denrées.
Une autre conséquence de l’épidémie sur l’agroalimentaire français reste la disparité entre les territoires. En effet, en fonction du département ou de la région, la propagation du virus n’est pas la même. Ainsi une résurgence importante du virus dans les territoires où se concentrent les activités agricoles ou industrielles causerait davantage de pertes.
Un secteur déjà éprouvé par la crise sanitaire
De son coté le gouvernement joue la carte du moindre mal. Au micro de BFM Business, le ministre de l’agriculture s’est montré rassurant, estimant que « la chaine alimentaire française tient bon ». Toutefois, si Julien Denormandie a rappelé que « la situation actuelle est meilleure qu’il y a deux ans, au début de la pandémie », cela ne signifie pas qu’il n’y a aucun problème. Nombreux sont les professionnels qui critiquent la sous-estimation de l’absentéisme lié aux contaminations dans les propos du ministre.
Néanmoins des mesures d’urgences ont été prise pour épauler le secteur de l’agroalimentaire face à la crise. Les pénalités de logistiques payées par les industriels ou les entreprises de fret en cas de retards dans les commandes vont être allégées voire suspendues. Une bonne nouvelle pour les acteurs de l’agroalimentaire à l’heure où les problèmes d’approvisionnement au niveau international engendre une forte inflation sur le prix des matières premières.