Le ministère de l’Economie de la Finance et de la Relance opte pour une refonte globale du comité du label ISR. Michèle Pappalardo est nommée à la tête de l’instance chargée de certifier la démarche sociale et environnementale des fonds d’investissements français. La nouvelle présidente souhaite rendre le label « plus transparent et plus exigeant ».
L’ensemble du comité du label ISR est remanié. Lundi 11 octobre, Bercy a remplacé les 13 membres de l’instance. A commencer par sa présidente Nicole Notat qui laisse sa place à l’ancienne haute fonctionnaire Michèle Pappalardo. Ce remaniement intervient alors que le label français a subi les sévères critiques de l’Inspection Générale des Finances (IGF). Selon la nouvelle tête de proue du comité « il faut faire évoluer le cahier des charges du label pour le rendre plus exigeant et l’adapter à la nouvelle réglementation européenne sur les placements éco-responsables« .
D’autant que le label porte une forte responsabilité. Au total, 750 fonds représentant un encours global de 600 milliards d’euros ont reçu le sésame. Michèle Pappalardo se présente justement comme « une spécialiste des questions environnementales ». Principalement grâce à son expérience en tant que directrice de cabinet de Nicolas Hulot au ministère de la Transition écologique . L’ancienne haute fonctionnaire a également occupé le poste de présidente de l’ADEME.
Un label ISR plus exigeant pour une finance plus responsable
D’après Michèle Pappalardo « la finance est aujourd’hui un des leviers les plus importants pour faire évoluer les acteurs de la transition énergétique et sociale ». En guise de réponse aux critiques de l’IGF, la nouvelle présidente du comité convient que « le label ISR doit faire preuve de davantage de transparence et d’exigence dans ses critères d’attribution, pour conserver la confiance des investisseurs et des épargnants ».
Ainsi le programme de Michèle Pappalardo vise à proposer en 2022, un nouveau « référentiel établi par le label ISR ». La nouvelle présidente du comité envisage également de travailler en collaboration avec les labels Finansol et Greenfin. Cela permettra « d’offrir aux épargnants et aux investisseurs un bouquet de labels plus lisible ». Ainsi les « conditions d’accès aux labels seront plus strictes mais attesteront d’un véritable engagement social et environnemental de la part des fonds » précise Michèle Pappalardo.
Bercy n’a pas souhaité « bouleverser l’organisation actuelle du label ». Il a choisi de faire fi de la « proposition de l’IGF qui demandait un comité resserré autour de quatre ou cinq personnes du secteur de la finance », explique la nouvelle présidente du comité. Le ministère a préféré revoir complètement la composition du comité en diversifiant fortement l’origine et les expertises de ses membres. Le comité conservera treize membres, qui se réuniront cependant « six fois par an » contre deux fois jusqu’à présent.