C’est un livre assez court, où il ne se passe pas grand chose mais qui se lit d’une traite, sans voir le temps passer. Avec Monsieur Faustini part en voyage, publié aux éditions Verdier, Wolfgang Hermann nous livre un de ces romans sans réelle direction, sans réelle histoire, sans rebondissement, mais avec une légèreté et une poésie peu communes.
Amateurs de sensations fortes, de scenarios à tiroirs et à rebondissements, passez votre chemin. L’intrigue du dernier livre de Wolfgang Hermann tient en à peu près deux phrases. La vie monotone d’un homme sans envergure qui décide d’aller fêter l’anniversaire de sa sœur. Voilà, tout est a peu près dit. Nous sommes en présence de l’anti-héros par excellence, d’un personnage sans relief dont le quotidien n’est rythmé que par son chat, la femme de ménage et les trajets en bus.
Malraux disait (il est toujours de bon ton de citer Malraux) : « Le génie du romancier est dans la part du roman qui ne peut être ramenée au récit ». Et bien nous y sommes. C’est un roman en apesanteur, où le temps et l’espace sont flous, diffus. Derrière la banalité du personnage, derrière le calme immuable du décors autrichien, perce une ironie grinçante, une satire de la modernité, un humour non-dit.
Monsieur Faustini part en voyage ne fait pas partie de ces livres qu’on retient, dont on fait les socles d’une bibliothèque. Il fait par contre partie de ces livres (à lire aussi) qui, pendant une heure ou deux, vous emmène en ballade.
