C’était donc, pour rependre l’expression consacrée, le contrat du siècle. Inutile de revenir sur les détails commerciaux d’une vente qui n’a pas eu lieu mais dont tout le monde parle. Concentrons nous plus sur cette bonne vieille Europe.
Dans un dictionnaire des idées reçues modernes, à côté du nom Europe on trouverait « à critiquer ». L’Europe c’est cette instance mal définie, complexe, invisible qui serait responsable de tous nos maux. C’est vrai que l’Europe, c’est flou. De quoi parle t’on réellement ? D’une zone géographique ? Si, oui quelles en sont les limites ? D’une zone d’influence ? D’un marché économique ? D’une communauté d’identités ? Pour chaque question, une réponse différente. Et pour qui veut se prêter à l’exercice, on ne peut que conseiller L’Atlas de l’Europe de Frank Tétart et Pierre-Alexandre Mounier aux éditions Autrement (à lire aussi).
Au delà des ces questions, qui peuvent prêter à sourire, une réalité nous frappe : l’absence de réel poids diplomatique du vieux continent. Car, derrière l’annulation du contrat australien, ce qui nous blesse en tant qu’européen c’est notre inexistence stratégique. Que pèse l’Europe dans cette nouvelle donne indopacifique ? Pas grand chose. Et, sans manquer de respect à Ursula von der Leyen, qui l’écoute ?
Faut-il tendre vers plus d’Europe politique ou revenir à plus de souverainisme nationale, la question fait évidemment débat. A défaut d’y apporter une réponse catégorique, on peut se contenter de constater que cet entre-deux mal taillé ne fonctionne plus.
40 ans après, se pose toujours cette même question : « l’Europe quel numéro de téléphone ? ».