C’est une époque qui fascine, ce sont des noms qui font rêver. Paris, années folles, Hemingway, Miller, Fitzgerald, une carte postale d’un autre temps, des présupposés aussi. C’est ce décor dans lequel nous plonge Ralph Schor avec son Le Paris des écrivains américains, publié par les éditions Perrin.
C’est un livre d’histoire qui se lit comme un roman et c’est tant mieux. On y croise les plus grands noms de la littérature américaine, cette fameuse génération perdue, du début du XXe, mise en scène dans un Paris en ébullition culturelle.
Au delà des clichés, Ralph Schor nous plonge dans une réalité beaucoup plus contrastée, nuancée. On est assez loin de la seule image d’Epinal d’un Fitzgerald noceur en palace. On parle pouvoir d’achat (et oui le Paris de l’époque n’était pas cher pour qui paye en dollar), on parle logement, restaurant, amitiés. On parle de la vie derrière le mythe en somme. Et, de page en page, on comprend comment ces petits détails ont façonné un imaginaire collectif.
Face à une Amérique trop neuve, trop matérialiste, la vielle Europe (déjà) fait office pour le jeune auteur américain de bouillon de culture et de soupape de liberté. Alcool, sexualité, plaisirs comme autant de contrastes avec la prohibition et les mœurs étriquées du pays natal.
Le Paris des écrivains américains (à lire aussi) c’est finalement Midnight in Paris en livre, avec certes moins de magie mais beaucoup plus de précision, de détails et de clé de compréhension de ce qui fut une époque bénie pour les lettres américaines.