L’Etat devient incubateur de jeunes pousses. Pour combler les lacunes des services publics, le gouvernement souhaite déléguer certaines taches à des startups. Les détracteurs de l’initiative y voient une façon d’éviter l’augmentation du budget de la fonction publique.
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Le modèle de la « Startup Nation », chère à Emmanuel Macron, se concrétise. Au-delà de simplement soutenir les jeunes pousses, l’exécutif cherche à les incuber dans le fonctionnement des ministères et des administrations. Les investissements à l’égard des startups se multiplient, que se soit dans le secteur privé ou bien à l’initiative de la Bpifrance. Le gouvernement espère donc profiter de cet essor de l’écosystème pour renforcer les services publics via son programme Beta.gouv.
En clair, il s’agit de donner à des projets innovants, le financement et le cadre nécessaire pour permettre leur développement au sein des services de l’Etat. Ainsi, le gouvernement espère attirer de jeunes informaticiens ou codeurs pour moderniser les outils administratifs. En effet, les usagers jugent souvent les plateformes et sites internet étatiques obsolètes ou peu intuitifs. Ce système d’incubation inspiré du privé collabore avec 111 startups différentes.
Les startups remplacent les pôles défaillant dans la fonction publique
Par exemple DossierFacile contribue à la gestion des logements en France. Le programme permet aux locataires de se constituer rapidement et facilement un dossier selon les critères demandés par les bailleurs sociaux. Autre illustration de l’aide apportée par les jeunes entreprises : Pix offre des formations aux enseignants. Le service assermenté par l’Education Nationale peut aussi délivrer des certifications de maitrise des outils informatiques pour les professeurs. De son coté la société Signaux-Faibles épaule ler ministère de l’Economie pour identifier les entreprises en difficulté. Effectivement de nombreux entrepreneurs font parfois appel trop tard aux aides de l’Etat alors qu’ils sont éligibles.
Le dispositif Beta.gouv fourni également des locaux aux startups. Certaines sont logées à Matignon, au ministère de la Santé, de l’Ecologie, du Travail ou bien au sein de la direction interministérielle du numérique. Au total, plus de 600 personnes gravitent dans ces startups au service de l’Etat.
Cependant dans certains secteurs d’activité des modernisations sont demandées depuis longtemps par les syndicats. Quelques fonctionnaires estiment que l’insertion des startups est une façon pour le gouvernement de contourner le manque de moyens dans la fonction publique. D’autres encore y voient une forme de privatisation.