Hausse des salaires : le double discours de Bruno le Maire

Hausse des salaires : le double discours de Bruno le Maire

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Lundi 23 août, sur France 2, le ministre de l’Economie, a demandé aux employeurs d’augmenter les bas salaires. Un discours de Bruno Le Maire qui sonne comme une entrée dans la campagne présidentielle. Pourtant la politique menée, jusqu’à présent, par le locataire de Bercy est en totale opposition avec cette demande.

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Bruno Le Maire semble définitivement entré en campagne. Dans une interview accordée à Sud-Ouest, le ministre de l’Economie s’est déjà dit prêt à se battre « pour la réélection d’Emmanuel Macron ». A la télévision, le locataire de Bercy a appelé les chefs d’entreprise à faire un effort sur les bas salaires. L’objectif est de faire bénéficier les salariés moins bien payés du retour de la croissance après la pandémie de Covid.

Une déclaration qui marque un changement de cap du gouvernement après les milliards d’euros versées aux entreprises. Bruno Le Maire demandent donc maintenant une contrepartie aux entrepreneurs. Le ministre a d’ailleurs affirmé lors d’une réunion avec les responsables des organisations patronales que les aides diminueront progressivement. Si la volonté de l’exécutif de mettre fin au « quoi qu’il en coute » était prévisible, celle de pousser les entreprises à augmenter les bas salaires est plus étonnante.

Bruno Le Maire, pourfendeur de la hausse des salaires

Bruno Le Maire, est effectivement un ardent défenseur de la politique incitant les entreprises à la compétitivité par l’absence d’augmentation des salaires. Notamment en 2017 à travers les ordonnances Macron qui libéralisaient davantage le marché du Travail. Les textes, composés en partie par Bruno Le Maire, permettaient aux salariés, au nom de la sauvegarde de l’emploi, d’accepter des baisses de rémunération horaire. Ces accords facilitaient également les licenciements collectifs, exerçant de fait une pression sur les revendications salariales. Une pression qui s’applique davantage sur les salariés moins qualifiés, principalement dans l’industrie. En 2019, les salariés qui touchent moins de 1.319 euros par mois, ont vu leur rémunération nette progresser de 1,7%, contre une hausse de 2,6% pour les autres.

De même l’actuel ministre de l’Economie est aussi a l’initiative de la prime d’activité. Cette dernière correspond à une aide de l’Etat pour augmenter les revenus des bas salaires sans obliger les employeurs à assumer une charge supplémentaire. En somme l’exécutif reconnait que les salaires sont trop bas mais choisi de les augmenter avec de l’argent public. D’ailleurs, l’exécutif a répondu à la crise des « gilets jaunes » en augmentant la prime d’activité de 100 euros. Enfin le locataire de Bercy s’est aussi toujours opposé à l’augmentation du SMIC. Le salaire minimum reste pourtant la rémunération principale de la plupart des employés à bas salaires.

Cependant le ministre de l’Economie n’envisage pour l’heure aucun retour sur les précédentes mesures. Ce qui peut faire douter de sa véritable volonté de voir les entreprises augmenter les salaires de leurs collaborateurs. D’autant qu’en comparaison avec les autres pays européens, la France est la nation où les sociétés ont dégagé les plus grandes marges suite à la reprise économique post-Covid. Aucun ruissellement n’a été constaté pour l’heure vers les salaires.

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