L’association #Stopillestrisme mobilise les grands groupes contre le manque d’instruction des adultes. Une initiative qui intervient dans le cadre des Journées Nationales contre l’illettrisme jusqu’au 13 septembre.
Les chiffres font froid dans le dos. En France, 2,5 millions d’adultes de 18 à 65 ans sont touché par l’illettrisme. Cet état qualifie une personne ayant reçu une éducation mais dont les capacités de lecture, d’écriture et de calcul sont très faibles. D’après l’Agence Nationale de Lutte contre l’Illettrisme (ANLCI), ce handicap peut provenir d’un déficit de l’apprentissage. Il peut également résulter d’un effritement des compétences faute d’une pratique régulière.
Pourtant plus de la moitié des personnes illettrés exercent une activité professionnelle. Un facteur qui les pénalise certes dans leur vie privée, mais aussi dans leur quotidien au travail. Les individus souffrant d’illettrisme ne peuvent parfois pas lire correctement un contrat. Au même titre qu’ils ne parviennent pas à rédiger un message ou un mail.
L’illettrisme un obstacle à la productivité des salariés
Ainsi les grands groupes ont décidé de se saisir de ce fléau. L’Oréal a d’ailleurs fondé, en 2013, l’association #Stopillestrisme. L’organisation compte 18 entreprises dont la SNCF, Publicis, Accor ou encore Le Crédit Agricole. Elles sensibilisent leurs prestataires à cette cause. L’association dispense donc des cours principalement à destination des employés exposés à l’illettrisme. Les sociétés s’engagent également à encourager leurs collaborateurs à intervenir auprès des bénéficiaires des formations en tant que tuteurs.
Toutefois, le degré d’investissement dans cette action sociale n’est pas le même pour tous. Des responsables de l’association déplorent que certains dirigeants se montrent réticents face à de telles initiatives. D’autant que quelques directeurs peu scrupuleux exploitent cette faiblesse chez certains employés incapables de lire correctement leurs bulletins de paye.
Cependant, les formations sont également bénéfiques pour les entreprises. Elles améliorent l’image des firmes auprès du grand public, elles remplissent leurs quotas d’engagements RSE mais elles renforcent aussi la fidélité de leurs travailleurs. En effet, les tuteurs se sentent davantage utiles, tandis que ceux qui suivent la formation ont l’impression d’être plus acceptés. Enfin, à l’issue d’une formation d’un an, le taux de réussite aux examens professionnalisants et certifiants est de 60%. Ce qui fait croître l’autonomie des salariés formés. Ainsi leur productivité en est renforcée.