Depuis hier et jusqu’à demain, le Premier ministre est en discussion avec les partenaires sociaux. Jean Castex évoque avec les organisations syndicales et patronales les prochaines réformes.
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Un marathon de réunions bilatérales. Le premier ministre reçoit à Matignon, un à un, les partenaires sociaux pour évoquer les réformes à venir. Une douzaine de rencontres s’organisent avec la CFDT, FO, la CFE-CGC, la CGT, l’U2P, l’Udes, la FNSEA, le Medef, la CFTC, l’Unsa, la CPME et la FSU. Jean Castex doit aborder de nombreux sujets qui suscite diverses réactions de toutes parts. Notamment les tensions de recrutements, les formations professionnels, la réforme de l’assurance chômage mais aussi celle des retraites. D’après le cabinet du locataire de Matignon, les rendez-vous n’ont pas pour but de déterminer un calendrier de réforme. L’objectif est surtout d’écouter les positions de chacun.
Premier des chantiers sociaux : la réforme des formations professionnelles.
La réforme des formations professionnelles est au cœur des débats. Depuis avril, les partenaires sociaux se réunissent de leur côté pour réaliser une évaluation de la loi de 2018. Ils ont fait parvenir cet été au Ministère du travail une liste de 49 propositions. Ces dernières visent surtout le rééquilibrage du système financier des formations. Parmi les mesures envisagées, la fin des exonérations des taxes d’apprentissage dont bénéficient certains secteurs. En parallèle, le Premier ministre compte lancer une refonte des formations pour les chômeurs. Principalement à destination de ceux en recherche d’emploi depuis plus d’un an.
Les réformes controversées de l’assurance chômage et des retraites
Concernant la réforme de l’assurance chômage, en revanche, l’heure n’est pas à l’écoute des partenaires sociaux. Jean Castex va rappeler la position du gouvernement. Contre l’avis des syndicats, l’exécutif veut mettre en place la réforme de l’assurance chômage dès le 1er octobre. En clair, le mode de calcul des allocations pour les demandeurs d’emploi changera. Et ce, même si le Conseil d’Etat a préconisé d’attendre la fin de la pandémie de Covid. En effet, l’institution a mis en avant la précarité de certains ménages français à cause de la crise sanitaire. La réforme prévoit de calculer les allocations chômage à partir du revenu mensuel moyen perçu par le demandeur d’emploi sur une période de 24 mois.
Toutefois une autre réforme devra bel et bien patienter jusqu’à la fin de la pandémie. Il s’agit de la très controversée réforme des retraites. Une promesse de campagne d’Emmanuel Macron. Pourtant, les débats autour de son application ont cristallisés les tensions depuis deux ans maintenant. Notamment à cause de son passage en force auprès de l’Assemblée Nationale via l’utilisation du 49.3. Cependant la pandémie a empêché son examen par le Sénat. Si le gouvernement reste attaché à cette réforme, il n’a, pour l’heure, pas prévu de la relancer avant les élections présidentielles.
Mise en place d’un revenu d’engagement pour les jeunes
Enfin, comme annoncé lors de son discours du 12 juillet, Emmanuel Macron compte bientôt mettre en place un revenu d’engagement pour les jeunes. Ce dispositif prendra la forme d’une « garantie jeune », pour fournir aux 16-25 ans une allocation mensuelle d’environ 500 euros. Cette dernière devrait profiter à plus d’un million de jeunes, ni en emploi, ni en formation. Jusqu’ici, les partenaires sociaux n’avaient pas encore été consulté concernant ce revenu d’engagement. Les réunions avec Jean Castex seront donc l’occasion d’entrer dans le détail du dispositif.