En 2020, le taux d’absentéisme en entreprise s’élevait à 5,04%. S’il touche davantage certains secteurs et certaines populations, l’absentéisme reste préoccupant pour toutes les entreprises. En effet, il engendre des coûts directs et indirects dûs notamment au maintien du salaire de l’employé absent, au recrutement d’un remplaçant, à une baisse de productivité et à une désorganisation pendant son absence. Pourquoi cette hausse de l’absentéisme ? Comment les entreprises peuvent-elles le prévenir ? Quelques éléments de réponses.

Hausse de l’absentéisme en 2020 : le rôle du Covid 19

L’enquête menée par Gras Savoye note une très nette augmentation du taux d’absentéisme en 2020, notamment durant le premier confinement. Passant de 4,18% en 2019 à 5,04% en 2020, il a touché 34% des salariés qui ont déposé au moins un arrêt de travail cette année-là. Les arrêts de plus d’une semaine et de moins de 3 mois représentaient alors 61% du nombre total d’arrêts.

Ce chiffre peut être imputé aux conséquences du Covid 19 et au dispositif d’indemnisation des arrêts dérogatoires pour motifs exceptionnels mis en place lors du confinement. Les salariés pouvaient s’absenter s’ils étaient considérés comme des personnes vulnérables, des proches d’une personne vulnérable, ou s’ils devaient garder un enfant non scolarisé. La bascule de ces arrêts dérogatoires en activité partielle a permis de revenir à un taux d’absentéisme considéré comme « normal », même s’il reste encore en hausse par rapport à 2019.

Absentéisme : une tendance de fond

Si l’on omet les conséquences du Covid-19, l’enquête de Gras Savoye met toutefois en lumière une tendance de fond : le taux d’absentéisme ne cesse de croître depuis maintenant 5 ans. Plusieurs facteurs peuvent mener à ce phénomène en entreprise. En premier lieu, ce sont les maladies et les accidents de travail qui justifient le plus souvent la pose d’un arrêt de travail. « Cependant, certains facteurs jouent fortement ces dernières années sur l’absentéisme, qu’ils soient liés à l’environnement de travail ou au contexte familiale (famille monoparentale, addictions, salariés en situation d’aidant…) », précise Noémie Marciano, Directrice Offre de Conseil Health & Benefits de Gras Savoye.

Au travers de plusieurs études menées auprès de ses clients, le cabinet constate plusieurs facteurs d’absentéisme : le manque de sens ou d’intérêt du travail, le manque de reconnaissance humaine ou financière, de mauvaises conditions physiques de travail, une mauvaise qualité des relations avec les collègues, le stresse… Cette hausse continue du taux d’absentéisme depuis 2016 interroge donc sur la qualité de vie au travail des salariés et sur la prise en charge de ce sujet par les entreprises.

Entreprises : comment réduire le taux d’absentéisme ?

En prenant le sujet à bras le corps les entreprises peuvent agir. Pour cela, Noémie Marciano conseille de se faire accompagner par un expert neutre. Celui-ci saura poser un diagnostic factuel des causes de l’absentéisme en associant les collaborateurs et leurs représentants, ceci afin d’adapter la stratégie aux besoins propres de l’entreprise. D’expérience, la Directrice Offre de Conseil Health & Benefits de Gras Savoye liste certaines actions souvent mises en place par les employeurs pour réduire l’absentéisme dans leur structure.

Parmi elles, elle cite le travail sur le management de proximité. Cela pour aider les managers à donner de la visibilité, du challenge et des outils aux salariés pour atteindre des objectifs simples, clairs et ajustables. Les entreprises peuvent également se pencher sur le sujet de la reconnaissance au travail, tant humaine que financière, et de l’ambiance au sein des équipes. Enfin, les entreprises peuvent proposer des conditions de travail motivantes. Il existe cependant d’autres actions à mettre en place afin d’aider les collaborateurs à affronter certaines situations difficiles (professionnelles ou personnelles).