Ce qui est bien avec le calendrier, c’est que pour peu qu’on cherche un peu, on trouve toujours quelque chose à fêter. D’anniversaires en bicentenaires, on pioche à l’envie et avec intérêt des idées de célébrations. Le mercredi 5 mai était donc le Bonaparte Day, en souvenir de mort de l’Empereur sur une île perdue du pacifique sud.
Rassurez-vous, on ne parlera pas de Napoléon. Pour les curieux du premier empire, ils trouveront dans la littérature abondante consacrée à l’Empereur de quoi assouvir leur soif de connaissance. A ce titre, on peut se contenter de recommander L’homme qui voulait tout, de Xavier Mauduit publié récemment par Autrement.
Ce n’est donc Napoléon qui nous intéresse, mais ce qu’on essaye de lui faire dire. Alors que la France vit toujours dans ce mythe du grand homme, il n’y a pas si longtemps on célébrait déjà l’appel du 18 juin (calendrier quand tu nous tient), Napoléon fait donc figure d’incontournable. Bonaparte qu’on le veuille ou non, c’est une certaine idée de l’action politique et de la France. Emmanuel Macron, en président mémoriel, s’est donc livré à l’exercice toujours délicat de l’analogie historique. Force de la volonté, croyance en son destin, comme autant de marqueurs utiles de l’épopée napoléonienne.
Et puis, de l’autre côté, on assistait à une forme de concours de ce que l’on nomme aujourd’hui la cancel culture. Légende noire comme on dit. Rétablissement de l’esclavage, guerres en série, mégalomanie… là aussi la liste est longue.
Derrière ces clivages, comme souvent, le portrait d’une France toujours divisée, pas à l’aise avec elle même, son histoire, son présent ou son avenir. Il y a des dates qui réveillent de vielles divisions et en font surgir de nouvelles. Le bicentenaire de la mort de Napoléon en fait donc partie.
Finalement, une date neutre et sans intérêt, c’est bien aussi.