Il est possible, voire probable, que le nom de Kenneth Cook ne vous dise rien. Il est possible, voire probable, que la littérature australienne des années 70 vous soit relativement méconnue. Si tel était le cas, l’initiative des éditions Autrement tombe à pic pour vous. A travers sa collection Les grands romans, vous aurez donc une seconde chance de découvrir Kenneth Cook et son Blues du Troglodyte.
L’histoire résumée en deux mots : « Rien ne va plus dans la vie de Simon Crown. À trente- cinq ans, il est déjà divorcé. La station de radio dont il est propriétaire est au bord de la faillite. Pas la moindre trace d’opales dans la mine où il a englouti ses dernières économies. Pire, il habite une petite ville écrasée de soleil où la seule question qui vaille est : bière ou whisky ? Soudain pris d’une irrésistible envie d’en découdre, Simon se retrouve empêtré dans une succession de situations absurdes, dangereuses et parfaitement réjouissantes. » Voilà pour l’intrigue (merci la quatrième de couverture).
Ce qu’un résumé peut difficilement traduire, c’est l’atmosphère d’un roman. Au bout de deux pages, c’est déjà un ailleurs qui se dévoile, un ailleurs aussi déroutant, intrigant que sinistre. Une perte de repère. Géographie étrange, paysages incertains, rapport au temps déphasé… Et, dans ce monde marginal, un héros lui aussi à la marge.
L’histoire dans le fond importe assez peu. Pas de rebondissements fous, ni de suspens insoutenable. C’est surtout un décor, une couleur locale, une forme de destin qui place le héros dans la longue lignée des perdants magnifiques. A quoi juge-t-on un bon livre ? Question ardue s’il en est. On peut néanmoins considérer que, si une fois le livre fermé, on souhaite en ouvrir un autre du même auteur, alors le livre ne doit pas être mauvais.