Garder ses engagements pour la planète et l’écologie dans la sphère privée tout en travaillant en grand groupe à côté, c’est une situation schizophrénique qui n’est plus nécessaire aujourd’hui. C’est en tout cas le message véhiculé par Claire Pétreault. Directrice de la communication de ChangeNOW Summit, elle a réussi à allier ses engagements à sa carrière. Un parcours pas si atypique, qu’elle invite d’ailleurs tous les jeunes qui sortent d’écoles et d’université à emprunter. À la fois annuaire, réseau et média, les Pépites Vertes a été créé en octobre 2020 pour servir de glaive dans ce combat. Présentation d’un outil qui pourrait bien changer des carrières et des vies.
Les Pépites Vertes, qu’est-ce que c’est ?
Claire Pétreault : C’est un média lancé en octobre 2020 qui met en lumière les jeunes engagés professionnellement dans la transition écologique pour les aider à trouver leur voie et avoir un impact positif sur la planète. Par ‘jeunes’, j’entends les personnes qui sortent des écoles et des universités et qui cherchent leur premier job. J’avais remarqué un certain vide médiatique sur ce secteur, c’est comme ça que j’ai décidé de créer Les Pépites Vertes en octobre 2020, tout d’abord sous la forme de vidéos Youtube, puis j’ai lancé en parallèle la rédaction d’interview écrite. En quelques semaines, nous avons sorti 5 vidéos et rédigé 21 portraits. Nous avons aussi lancé un appel à pépites vertes pour voir en repérer encore plus et les mettre en lumière.
Pourquoi ce choix de mettre en avant spécifiquement les entreprises « vertes » ?
Claire Pétreault : Aujourd’hui, quand on tape les mots « jeune », « engagé » et « climat » dans la barre de recherche de Google, on voit surtout apparaître des images de grèves, de lutte, du militantisme : évidemment, le bénévolat est très important, mais on peut aller au delà si on le souhaite ! Le secteur vert est un secteur qui recrute et qui a grand besoin de talents ! J’avais envie de dire aux jeunes qu’ils peuvent allier leur engagement pour la planète à leur carrière professionnelle. Plus besoin de scinder, les deux, vous pouvez en faire votre métier, ce qui rend cet engagement encore plus fort. Je voulais changer cette vision qui limite cela au bénévolat. On peut être salarié chez Green Peace ou dans un grand groupe du secteur de la transition.
« Mon rêve, c’est d’éviter aux jeunes de faire les quatre, cinq ans de conseil ou de passage en grand groupe qui finissent par les mener au burnout ou à la dépression. »
Est-ce qu’il y a une fracture générationnelle avec nos parents, qui eux voyaient le travail juste comme un moyen de payer les factures ?
Claire Pétreault : Aujourd’hui, une grande majorité des étudiants mettent en premier indicateur de choix l’utilité de leur emploi. Ce n’était pas le cas il y a cinq ans, et encore moins à l’époque de nos parents. C’est un mouvement de fond très nouveau, qui laisse tout le monde encore un peu surpris. Pour ma part, j’ai fait beaucoup de stages dans la transition, et toutes les semaines, des personnes me contactaient pour me demander comment j’avais fait pour le trouver et comment ils pouvaient emprunter la même voie.
Quelques parcours de Pépites vertes qui t’ont marquée ?
Claire Pétreault : Tous les parcours ont quelque chose d’unique et de particulier. Les derniers parcours qui m’ont marquée sont ceux qui ont participé à mon live #5 Pépites Vertes. On y a parlé entrepreneuriat avec Laure Babin, fondatrice de Zèta, une marque de basket zéro déchet en raisin. Etienne Courtois 26 ans, fondateur d’Ecob, une gourde recyclée. Et enfin Antonin Laurent, fondateur de LookUp qui conçoit des accessoires ergonomiques pour les bureaux.
Comment voyez-vous 2021 ?
Claire Pétreault : Déjà en 2020, beaucoup d’acteurs ont émergé. Que ce soit Alumni for the planet, collectif d’anciens étudiants engagés, ou encore shift your job, un site qui propose un catalogue d’entreprises où travailler pour contribuer à la transition écologique. En 2021, le terreau est fertile pour donner encore plus d’ampleur à ce mouvement que l’on amorce. Mon rêve, c’est d’éviter aux jeunes de faire les quatre, cinq ans de conseil. Ou de passage en grand groupe qui finit par les mener au burnout ou à la dépression. Mon objectif, c’est qu’on donne plus de visibilité aux jeunes qui agissent et qui développent des expertises dans leurs métiers. Et qu’on ne nous résume pas à une génération « TikTok » ou « covid-parties » ! ».