Selon une étude Ipsos, 1 français sur 2 estiment que les discriminations ethniques jouent un rôle dans l’accès aux fondamentaux. Éclairages.
1 français sur 2 estime que la pandémie actuelle exacerbe les discriminations ethniques. C’est ce que révèle la dernière étude Ipsos publiée le 20 mars. En effet, selon ce sondage mené dans 27 pays; 52% des Français interrogés pensent que les événements de 2020 sont « facteurs d’aggravation » de ces discriminations; en matière de logement, d’emploi, d’éducation, ou encore de services sociaux. A contrario, 40% des sondés ne trouvent pas qu’ils aient eu un impact à leur égard; et 9% considèrent que ces inégalités ont perdu du terrain.
Qu’en est-il de l’accès au logement ?
Pour 70% des Français, les critères de race; d’appartenance ethnique ou d’origine nationale jouent un rôle sur la question de l’accès au logement. 23% d’entre eux déclarent avoir été eux-mêmes victimes de discrimination. Le pays se classe toutefois parmi les quatre derniers pays du classement, loin derrière l’Inde où 65% des sondés estiment que les discriminations conditionnent l’accès au logement.
L’origine, déterminante pour l’ emploi et l’éducation ?
Sur la question de l’emploi, 69% des Français considèrent que les critères ethniques peuvent conditionner leur vie professionnelle ,mais plus de la moitié des personnes interrogées déclarent, quant à elles, ne s’être jamais senties discriminées au travail pour ces raisons.
Concernant l’éducation, 63% des Français interrogés estiment que la race, l’appartenance ethnique ou le pays d’origine sont déterminants, ils sont 22% à affirmer en avoir fait l’expérience.
Pour l’accès aux aides sociales, 57% des Français considèrent n’avoir jamais subi de discriminations, un taux bien supérieur à la moyenne mondiale (33%). « L’étude révèle que plus des 2/3 des Français estiment a priori que les critères d’origine influencent réellement les possibilités d’accès à des fondamentaux : logement, emploi, éducation… Elle montre aussi que près d’un quart des enquêtés déclarent avoir fait eux-mêmes l’expérience de situations dans lesquelles ils estiment que leur origine a été un obstacle. Ce qui peut être rassurant, malgré ce sentiment largement partagé que l’origine est déterminante dans la vie des gens, c’est que La France est l’un des trois pays avec le Japon et la Belgique où l’écart entre perception et expérience des interviewés est le plus grand. » analyse Yves Bardon, directeur du Programme Ipsos Flair.
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