2020 ne sera pas l’année des augmentations ou des variables. En tout cas pas pour tout le monde. Alors comment garder la motivation quand le salaire ne suit pas ? Réponse avec le psychologue Matthieu Poirot qui a répondu aux questions de nos confrères de Welcome To The Jungle.
Nombreux sont les salariés qui ont du faire une croix sur leur augmentation cette année. Crise sanitaire oblige – et bientôt crise économique – les employeurs se montrent moins enclins à valoriser le salaire de leurs collaborateurs. Mais alors comment garder la motivation alors qu’on a tout donné pour faire son travail cette année ?
Tout d’abord, il faut s’enlever de la tête que demander une augmentation salariale est une chose honteuse. Selon une étude réalisée par l’entreprise RH Workforce View in Europe en 2018 et citée par WTTJ, la rémunération reste un facteur de motivation social important. « Notre rémunération dit quelque chose de notre importance sociale, explique le psychologue Matthieu Poirot à WTTJ. Il y a un élément identitaire très important dans la notion de salaire. Au travail on se compare, on essaie d’avoir des indices sur le niveau de rémunération de son entourage, car cela positionne socialement », poursuit-il.
La communication au coeur de la solution
Passer à côté d’une augmentation bien méritée en ce début d’année pourrait donc devenir une pilule difficile à avaler pour les salariés. Selon une étude du cabinet Deloitte portée sur les rémunérations, les augmentations distribuées en 2020 ont été de l’ordre de 2 % pour les employés et de 2,3 % pour les cadres, contre respectivement 2,4 et 2,9 % en 2019. Et cette situation devrait se détériorer en 2021 avec seulement 1,5 % pour les employés er 1,7 % pour les cadres.
Alors comment garder la motivation des salariés ? Tout simplement en communiquant. « La démobilisation des salariés non augmentés dépendra beaucoup de la façon dont la décision a été prise et communiquée par l’entreprise », détaille Matthieu Poirot. Et si les collaborateurs jugent cette décision injustifiée, le risque est qu’ils se désengagent. Face à un salaire frustrant, la perspective d’un nouvel emploi avec de nouveaux objectifs est très tentante. Mais, selon WTTJ, le salaire, même s’il est capital dans le processus de motivation, n’est pas une fin en soi. « Peut-être est-ce l’occasion de se demander quels autres leviers actionner pour véritablement se sentir mieux dans son entreprise, quitte à en changer si rien n’est envisageable. »