Dans son rapport sur l’économie française, le Fonds monétaire international alerte sur des perspectives de croissance très incertaines et la forte hausse de l’endettement des entreprises françaises. L’institution met également en garde sur les dangers du PGE et suggère de repenser ce système.
« La France fait partie des pays les plus touchés par la crise économique et sanitaire » annonce le FMI dans un rapport publié le 19 janvier dernier. Mais même si l’institution juge la réponse des autorités françaises face à la crise « rapide, souple et proportionnelle à l’ampleur du choc », cette dernière alerte néanmoins sur la baisse de 9% du PIB en 2020 qui laissera une « empreinte durable » malgré l’augmentation de 5,5 % présagée en 2021.
Une dette publique record en 2025
Le FMI rappelle que la dette publique qui atteignait déjà 98% du PIB en 2019 risque de passer la barre des 122% en 2025. Il estime toutefois que la France dispose de « marges » pour intensifier la relance si une tendance à la baisse de la valeur des actifs sur le marché boursier se dessinait.
La menace de la dette plane sur les entreprises françaises
Dans son rapport, l’institution internationale tire également la sonnette d’alarme sur le risque d’insolvabilité des entreprises françaises. En effet, bien que les politiques d’urgence, telles que les PGE, aient repoussé les problèmes de liquidité immédiats, la dette des entreprises, qui était déjà en hausse, a augmenté « de 10 points de pourcentage du PIB durant le 2e trimestre 2020. » A ce titre le FMI suggère au moment de la reprise de « délaisser les PGE au profit de mesures encourageant le financement participatif afin de « stimuler l’investissement tout en réduisant les risques liés à un endettement excessif ». La seconde recommandation du FMI porte sur un ciblage progressif des aides pour les secteurs les plus dynamiques de l’économie. Cela pourrait, selon l’hypothèse émise par l’institution, « augmenter l’efficacité de l’allocation des crédits, et faciliter la restructuration économique tout en contenant les coûts budgétaires ».
Le piège du PGE
Le FMI n’est pas seul à mettre en garde contre l’insolvabilité des entreprises, dans une tribune au Monde les conseillers financiers Nicolas Darbo, Charles Mazé et Rodolphe Pacciarella s’inquiètent également de la fragilité des entreprises débitrices des 125 milliards d’euros de PGE. Une enquête de France Info publiée en novembre 2020, révèle même un très faible taux de refus des demandes dans ce sens. Le nombre de faillites est d’ailleurs en chute libre depuis le mois de mars. « Seulement 20 500 procédures pour un redressement ou une liquidation judiciaire ont été ouvertes dans les tribunaux de commerce, depuis le début de l’année 2020. C’est 40% de moins qu’en 2019 et en 2018. » rapporte également le média. Affaire à suivre…