Depuis novembre, les opérateurs français de télécommunications ont commencé le déploiement de la technologie 5G sur le territoire. Cette modernisation du standard est pensée en anticipation d’une forte croissance des flux et des quantités d’information transportées par ces derniers, surtout en ville. En effet, la population urbaine mondiale aura doublé en 2050. L’urbanisation n’est pas un phénomène nouveau, mais il se produit à une vitesse sans précédent. Pour le maîtriser, les villes modernes misent sur l’infrastructure et la gestion connectées pour devenir plus « smart ».
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Paris technologiques sur lesquels mise la smart city
La gestion smart d’une ville s’applique à toutes ses activités traditionnelles : éclairage, collecte et gestion des déchets, stationnement, surveillance, mais pas seulement. La vision d’une smart city, entre lieu de résidence, de travail, d’accueil et de commerce, englobe tout un écosystème qu’il conviendrait de connecter et coordonner. Parmi les pistes d’avenir, les villes comptent sur les technologies et concepts suivants pour relever les défis qu’elles adressent : l’IoT pour collecter les données et faire communiquer les infrastructures ; la blockchain pour sécuriser les informations et assurer un niveau de confiance dans des données « publiques » ; la stratégie d’open data pour favoriser la création de nouveaux usages et le big data pour gérer efficacement les quantités massives collectées et les exploiter à bon escient.
Principes de mobilités dans la smart city
En termes de mobilités, la smart city supporte les systèmes fortement intégrés, voire communicants, et les options propres et non-motorisées. Le transport de personnes et de marchandises doit être pensé durable, sécurisé et interconnecté entre bus, tramway, métro, trains, vélos, voitures et nouvelles solutions de micro-mobilité. Dans la mesure du possible, l’information aux voyageurs doit être claire et facilement accessible par les usagers afin de gagner du temps, améliorer le déplacement pendulaire (entre lieu de domicile et lieu de travail ou de scolarité), réduire les coûts et les émissions de CO2 et connecter les gestionnaires de flotte pour améliorer la qualité du service opérationnel. Les usagers du réseau peuvent fournir leurs données en temps réel et pourraient, à terme, participer à la conception de l’offre en étant conviés à exprimer leurs préférences et leurs idées dans le débat public. En déplacement, la multimodalité est favorisée par le développement de services de billettique couvrant l’intégralité du trajet. En exploitant de manière optimale les moyens de transport à disposition selon les préférences de chacun (vitesse, confort, prix) et avec un titre de transport ou un abonnement dématérialisé sur smartphone, l’usager est facturé une seule fois pour tous ses différents trajets. Les données créées servent à améliorer les modèles d’analyse et de prédiction afin de gérer globalement le réseau de transports et proposer à l’utilisateur un accompagnement physique et digital complet. On pense l’offre de transport comme un service, c’est le concept de Mobility as a Service (MaaS).
L’exemple français
La ville de La Rochelle a une longue tradition d’innovation en matière de transports. Les vélos et véhicules électriques partagés y sont bien implantés et le réseau public est géré par l’autorité organisatrice Yélo, qui propose des services attractifs comme le pass multimodal rechargeable sur internet et une information aux voyageurs en temps réel via des applications, SMS ou QR codes aux stations. Entre 2006 et 2016, cette ville a été l’une des 7 sélectionnées pour participer à des projets pilotes européens autour du véhicule autonome et de la logistique du dernier kilomètre (CityMobile 1&2, ELCIDIS). Cela a pu se faire au moyen de partenariats avec des acteurs privés (Citroën, Transdev), des centres de recherche et avec les usagers.
Le réseau d’énergie en ville dans un contexte « smart »
Dans la smart city, les enjeux sont communs. Il est vrai que du point de vue de la pollution en ville et d’autres enjeux autour de la gestion des ressources, le futur des secteurs de la mobilité et de l’énergie, par exemple, tend vers des objectifs communs. On retrouve cela avec le véhicule électrique qui a l’avantage d’avoir une empreinte carbone nulle localement, ou les systèmes embarqués du véhicule autonome qui font un pont entre les mondes de la tech et des mobilités. En plus du déploiement d’infrastructures de recharge réparties dans les lieux publics, la charge en parking devrait se développer, chez les particuliers et dans les entreprises. Rattachés au réseau électrique par les bornes de recharge, les véhicules électriques se chargent quand la demande est faible pour profiter du meilleur prix et se déchargent quand la demande est forte afin d’alimenter un réseau d’électricité tiers (un smart grid) avec le surplus d’énergie emmagasiné. Le véhicule électrique devient un maillon du réseau électrique et contribue à sa flexibilité. Un projet de ce type est actuellement en cours chez EDF (filiale Dreev), en partenariat avec la société californienne Nuvve.
Mobilités et technologies dans la smart city
Le futur des mobilités passe par la technologie et ses performances intrinsèques. La 5G devrait améliorer le débit des points d’accès sans fil et des systèmes d’antenne distribuée (DAS) et permettre de mieux connecter le mobilier urbain aux infrastructures et aux véhicules. Pour le moment, les objets connectés sont fournis en service par les réseaux LoRa et Sigfox, sortes de Wi-Fi de l’IoT. Aussi, on trouve des usages aux technologies RFID et NFC sur les feux de signalisation, dans la validation du titre de transport sur smartphone et pour l’accessibilité. Pour autant, des progrès dans l’aménagement urbain et les infrastructures physiques sont nécessaires pour accompagner ce développement technique. L’usage de la vidéo permet de suivre l’affluence des véhicules et des piétons pour optimiser la circulation (trafic, densité, péage), l’adaptation de la voirie en fonction des horaires permet de réduire la congestion et les émissions de CO2 (voies rapides, zones et horaires réservés aux livraisons), une signalisation connectée permet des alertes aux automobilistes sur la vitesse, les zones de danger et les avaries sur la route. Ces solutions relèvent du concept de vehicle to infrastructure (V2I), où les véhicules interagissent avec leur environnement pour mieux exister dans celui-ci. À noter que le concept de vehicle to vehicle (V2V) existe aussi lorsque des véhicules partiellement autonomes interagissent entre eux à l’aide de systèmes embarqués (capteurs de vitesse, caméras, GPS, rayons infrarouges etc.). En modernisant ses infrastructures, une ville peut réguler tout ou partie du trafic en fonction du niveau de pollution atmosphérique, de la saturation de certains axes (report de charge) ou des horaires. Se faisant, la ville s’inscrit aussi et surtout dans une logique de pérennisation et d’adaptabilité de ces infrastructures pour l’avenir.
Le concept de smart city serait donc une piste d’avenir tangible pour les villes, quelle que soit leur taille. Leur succès serait conditionné par la convergence d’un certain nombre de facteurs dont notamment l’investissement dans des infrastructures physiques et digitales modernes et une bonne synergie entre les acteurs privés et les élus locaux. Des pilotes déjà prometteurs existent en France et en Europe. Avec la donnée comme catalyseur, la smart city pourrait améliorer le bien-être général en ville et permettre l’émergence de nouvelles formes de citoyenneté. Gare, tout de même, à maîtriser la consommation énergétique de cette connectivité croissante et à ne pas tomber dans une surveillance abusive. Il n’est plus rare aujourd’hui de parler de sobriété numérique ou bien de « low tech » dans le débat public, une considération primordiale pour ceux qui redoutent une Smart City énergivore ou intrusive.
Smart City et mobilités : les enjeux d’une ville moderne
Depuis novembre, les opérateurs français de télécommunications ont commencé le déploiement de la technologie 5G sur le territoire. Cette modernisation du standard est pensée en anticipation d’une forte croissance des flux et des quantités d’information transportées par ces derniers, surtout en ville. En effet, la population urbaine mondiale aura doublé en 2050. L’urbanisation n’est pas un phénomène nouveau, mais il se produit à une vitesse sans précédent. Pour le maîtriser, les villes modernes misent sur l’infrastructure et la gestion connectées pour devenir plus « smart ». Une smart city est généralement une ville cherchant à résoudre les problèmes publics par des solutions axées sur les technologies de l’information, les partenariats publics-privés et la gouvernance partagée entre les parties prenantes des projets urbains.
Paris technologiques sur lesquels mise la smart city
La gestion smart d’une ville s’applique à toutes ses activités traditionnelles : éclairage, collecte et gestion des déchets, stationnement, surveillance, mais pas seulement. La vision d’une smart city, entre lieu de résidence, de travail, d’accueil et de commerce, englobe tout un écosystème qu’il conviendrait de connecter et coordonner. Parmi les pistes d’avenir, les villes comptent sur les technologies et concepts suivants pour relever les défis qu’elles adressent : l’IoT pour collecter les données et faire communiquer les infrastructures ; la blockchain pour sécuriser les informations et assurer un niveau de confiance dans des données « publiques » ; la stratégie d’open data pour favoriser la création de nouveaux usages et le big data pour gérer efficacement les quantités massives collectées et les exploiter à bon escient.
Principes de mobilités dans la smart city
En termes de mobilités, la smart city supporte les systèmes fortement intégrés, voire communicants, et les options propres et non-motorisées. Le transport de personnes et de marchandises doit être pensé durable, sécurisé et interconnecté entre bus, tramway, métro, trains, vélos, voitures et nouvelles solutions de micro-mobilité. Dans la mesure du possible, l’information aux voyageurs doit être claire et facilement accessible par les usagers afin de gagner du temps, améliorer le déplacement pendulaire (entre lieu de domicile et lieu de travail ou de scolarité), réduire les coûts et les émissions de CO2 et connecter les gestionnaires de flotte pour améliorer la qualité du service opérationnel. Les usagers du réseau peuvent fournir leurs données en temps réel et pourraient, à terme, participer à la conception de l’offre en étant conviés à exprimer leurs préférences et leurs idées dans le débat public. En déplacement, la multimodalité est favorisée par le développement de services de billettique couvrant l’intégralité du trajet. En exploitant de manière optimale les moyens de transport à disposition selon les préférences de chacun (vitesse, confort, prix) et avec un titre de transport ou un abonnement dématérialisé sur smartphone, l’usager est facturé une seule fois pour tous ses différents trajets. Les données créées servent à améliorer les modèles d’analyse et de prédiction afin de gérer globalement le réseau de transports et proposer à l’utilisateur un accompagnement physique et digital complet. On pense l’offre de transport comme un service, c’est le concept de Mobility as a Service (MaaS).
L’exemple français
La ville de La Rochelle a une longue tradition d’innovation en matière de transports. Les vélos et véhicules électriques partagés y sont bien implantés et le réseau public est géré par l’autorité organisatrice Yélo, qui propose des services attractifs comme le pass multimodal rechargeable sur internet et une information aux voyageurs en temps réel via des applications, SMS ou QR codes aux stations. Entre 2006 et 2016, cette ville a été l’une des 7 sélectionnées pour participer à des projets pilotes européens autour du véhicule autonome et de la logistique du dernier kilomètre (CityMobile 1&2, ELCIDIS). Cela a pu se faire au moyen de partenariats avec des acteurs privés (Citroën, Transdev), des centres de recherche et avec les usagers.
Le réseau d’énergie en ville dans un contexte « smart »
Dans la smart city, les enjeux sont communs. Il est vrai que du point de vue de la pollution en ville et d’autres enjeux autour de la gestion des ressources, le futur des secteurs de la mobilité et de l’énergie, par exemple, tend vers des objectifs communs. On retrouve cela avec le véhicule électrique qui a l’avantage d’avoir une empreinte carbone nulle localement, ou les systèmes embarqués du véhicule autonome qui font un pont entre les mondes de la tech et des mobilités. En plus du déploiement d’infrastructures de recharge réparties dans les lieux publics, la charge en parking devrait se développer, chez les particuliers et dans les entreprises. Rattachés au réseau électrique par les bornes de recharge, les véhicules électriques se chargent quand la demande est faible pour profiter du meilleur prix et se déchargent quand la demande est forte afin d’alimenter un réseau d’électricité tiers (un smart grid) avec le surplus d’énergie emmagasiné. Le véhicule électrique devient un maillon du réseau électrique et contribue à sa flexibilité. Un projet de ce type est actuellement en cours chez EDF (filiale Dreev), en partenariat avec la société californienne Nuvve.
Mobilités et technologies dans la smart city
Le futur des mobilités passe par la technologie et ses performances intrinsèques. La 5G devrait améliorer le débit des points d’accès sans fil et des systèmes d’antenne distribuée (DAS) et permettre de mieux connecter le mobilier urbain aux infrastructures et aux véhicules. Pour le moment, les objets connectés sont fournis en service par les réseaux LoRa et Sigfox, sortes de Wi-Fi de l’IoT. Aussi, on trouve des usages aux technologies RFID et NFC sur les feux de signalisation, dans la validation du titre de transport sur smartphone et pour l’accessibilité. Pour autant, des progrès dans l’aménagement urbain et les infrastructures physiques sont nécessaires pour accompagner ce développement technique. L’usage de la vidéo permet de suivre l’affluence des véhicules et des piétons pour optimiser la circulation (trafic, densité, péage), l’adaptation de la voirie en fonction des horaires permet de réduire la congestion et les émissions de CO2 (voies rapides, zones et horaires réservés aux livraisons), une signalisation connectée permet des alertes aux automobilistes sur la vitesse, les zones de danger et les avaries sur la route. Ces solutions relèvent du concept de vehicle to infrastructure (V2I), où les véhicules interagissent avec leur environnement pour mieux exister dans celui-ci. À noter que le concept de vehicle to vehicle (V2V) existe aussi lorsque des véhicules partiellement autonomes interagissent entre eux à l’aide de systèmes embarqués (capteurs de vitesse, caméras, GPS, rayons infrarouges etc.). En modernisant ses infrastructures, une ville peut réguler tout ou partie du trafic en fonction du niveau de pollution atmosphérique, de la saturation de certains axes (report de charge) ou des horaires. Se faisant, la ville s’inscrit aussi et surtout dans une logique de pérennisation et d’adaptabilité de ces infrastructures pour l’avenir.
Le concept de smart city serait donc une piste d’avenir tangible pour les villes, quelle que soit leur taille. Leur succès serait conditionné par la convergence d’un certain nombre de facteurs dont notamment l’investissement dans des infrastructures physiques et digitales modernes et une bonne synergie entre les acteurs privés et les élus locaux. Des pilotes déjà prometteurs existent en France et en Europe. Avec la donnée comme catalyseur, la smart city pourrait améliorer le bien-être général en ville et permettre l’émergence de nouvelles formes de citoyenneté. Gare, tout de même, à maîtriser la consommation énergétique de cette connectivité croissante et à ne pas tomber dans une surveillance abusive. Il n’est plus rare aujourd’hui de parler de sobriété numérique ou bien de « low tech » dans le débat public, une considération primordiale pour ceux qui redoutent une Smart City énergivore ou intrusive.