2020 a été une année agitée marquée par l’incertitude et la crise économique. Le tourisme notamment a été frappé de plein fouet par cette tempête. Entrepreneure dans le secteur du voyage, Sophie Baillot tient, tant bien que mal, la barre de ses deux entreprises : Un Océan de Croisières et So Between. Portrait.
Sophie Baillot témoigne d’un parcours atypique et évolue dans deux mondes aujourd’hui bousculés : celui du tourisme et celui de la communication. Elle prend en effet en 2018 la Direction Générale d’Un Océan de Croisières, Tour Opérateur spécialisé dans la croisière de luxe, en rejoignant le groupe Contrastes Voyages en tant qu’associée. Elle conserve toutefois des fonctions identiques à la tête de l’agence de communication So Between. Malgré la crise, qui impacte ces deux secteurs d’activité, Sophie Baillot conserve son optimisme. Rencontre avec une entrepreneure qui a su garder son âme d’enfant et qui, malgré les épreuves, se laisse guider par ses rêves pour ne jamais baisser les bras.
Un Océan de Croisière : un navire dans la tempête
Dès le début de la crise sanitaire, Sophie Baillot a plongé en plein cœur de la crise : l’activité d’Un Océan de Croisière s’est vu brutalement stoppée. Les bateaux se sont arrêtés net, là où ils se trouvaient. Ils ont dû être désarmés et ramenés à leur port d’attache, tout comme leurs passagers qui ont été rapatriés. Très vite, une certitude s’est imposée à Sophie Baillot : les croisières ne reprendraient pas de si tôt. Car les bateaux de croisière sont d’énormes machines qui nécessitent pour redémarrer de l’entretien, toute une batterie de contrôles ainsi qu’un équipage. Cela implique des autorisations de sortie de territoire, des test PCR négatifs, et enfin l’autorisation pour les bateaux de faire escale. Face à ces contraintes et compte tenu de l’incertitude de la crise, Sophie Baillot a donc mis son activité en sommeil pour une durée indéterminée.
Depuis février dernier, Un Océan de croisière se trouve donc en hibernation. Il en va de même pour So Between qui comptait pour principaux clients les navires de croisière. Pas de quoi se réjouir pour Sophie Baillot qui assimile cette crise à une explosion, dont elle subit encore les retombés. « On a su dès le début que cela allait durer longtemps et je ne me suis jamais bercée d’espoir. Mais, cela m’a protégée. Je crois que ce qui fatigue le plus, c’est le Stop & Go répétitif. C’est ce qui tue l’économie et le moral » témoigne l’entrepreneure.
Rester optimiste face à la crise : ça se travaille
Pragmatique, Sophie Baillot ne prétend pas pallier la crise qu’elle subit de plein fouet. Cependant, elle s’interroge sur son rôle de cheffe d’entreprise. Selon elle, il est de son devoir de canaliser les problèmes. Ceux-ci semblent voler en escadrille et s’abattre tous en même temps, elle doit donc savoir identifier les priorités, les urgences et les vrais dysfonctionnements à régler immédiatement. Selon l’entrepreneure, être chef d’entreprise c’est aussi se montrer attentive, mobilisée et apprendre à faire avec. « C’est difficile mais je crois que cela fait partie de l’ADN des entrepreneurs. Lorsque l’on entreprend, il faut apprendre à avancer dans une mer agitée » admet Sophie Baillot.
La cheffe d’entreprise fait cependant preuve d’un optimisme déroutant et communicatif. Une force qu’elle puise notamment auprès de ses équipes. « C’est à la fois ce qu’il y a de plus dur et ce qui est le plus ressourçant » confie-t-elle. En effet, dans cette épreuve qui bouscule l’économie, Sophie Baillot reconnaît que c’est peut-être l’humain qui est touché le plus gravement. « On a perdu le contact » déplore-t-elle. De fait, le travail à distance séparent les membres de l’équipe et rompt le lien. En tant que cheffe d’entreprise, Sophie Baillot souffre de cette situation : « Quand vous avez des équipes, vous les voyez tous les jours, vous les croisez…vous les sentez. C’est à dire qu’à leur contact vous pouvez savoir si vos collaborateurs vont bien ou non. Là, tout est coupé, la distance s’est installée. »
Il faut alors trouver des solutions pour fédérer le groupe. Car selon Sophie Baillot, c’est en créant l’émulation qui entretiendra l’enthousiasme que l’on parvient à conserver son optimisme. Chez So Between, cette émulation a pu renaître grâce à la création d’un magazine digital lifestyle et voyages destinés aux clients et consommateurs : « Le Mag – Effets de Style ». « Être enthousiastes entre nous, ou même s’enguirlander, c’est être vivant ; Et être vivant c’est être ensemble ! Je crois que c’est un vrai rempart contre la morosité. » confie l’entrepreneure avant d’ajouter : « Pour moi, rester optimiste, c’est parvenir, je crois, à garder l’équilibre entre lâcher prise et tenir bon, ensemble. Mais ça se travaille. »
Entrepreneure, les pieds sur terre et des rêves plein la tête
« Ce qu’il y a de formidable dans l’entrepreneuriat, c’est qu’il vous ouvre la possibilité d’aller au bout de vos rêves, de vos projets, de suivre votre instinct » déclare Sophie Baillot qui malgré la crise ne s’avoue pas vaincue. Elle admet que l’entrepreneuriat demande beaucoup d’efforts ; Mais des efforts souvent récompensés. « Avec ce travail, cette énergie, on fait vivre des familles, on apporte notre contribution. C’est motivant. Bien sûr quand on traverse une crise comme celle d’aujourd’hui, c’est très difficile … Mais moi, le matin j’ai le sourire : c’est dur, mais j’y vais quand même. Entreprendre c’est s’obliger tous les jours à se bouger. » témoigne la cheffe d’entreprise.
Malgré la crise, Sophie Baillot n’abandonne donc pas ses rêves. Elle profite de la période pour s’organiser. Elle a notamment repris des études et note dans un carnet chacun de ses rêves. Guidée par l’esprit de Jimini Cricket, elle est convaincue qu’il faut savoir garder son âme d’enfant pour se réaliser. Elle cite d’ailleurs le célèbre personnage de contes de fées : « Les choses magiques les plus fantastiques peuvent arriver, et elles commencent toutes par un souhait« .
« The most fantastic magical things can happen, and it all started with a wish » – Jimini Cricket
Comment peut-on réaliser ses rêves ? Sophie Baillot estime qu’il faut pour cela rester fidèle à ses valeurs, celles reçues et celles inculquées à ses enfants. Il faut aussi entretenir sa machine est veiller à avoir un esprit sain. Surtout il faut savoir rire de tout et dédramatiser certaines situations pesantes. Voici la recette de Sophie Baillot pour entretenir le rêve. « J’ai tendance à sourire tout le temps mais j’ai bien conscience de la situation dramatique qui est la nôtre. Cependant, je ne peux pas m’y résoudre » conclut l’entrepreneure.