Pour sa quatrième édition, le Mastercard Index for Women Entrepreneurs (MIWE) souligne les larges contributions socio-économiques des femmes entrepreneures dans le monde. Il évoque certains facteurs qui stimulent ou au contraire inhibent leur progression.
Basé sur des données provenant de grandes organisations internationales telles que l’OCDE et l’OIT, le MIWE 2020 établit un classement mondial de l’avancement des femmes dans le monde des affaires dans 58 pays. Aperçu de cet Index Mastercard des femmes entrepreneures 2020.
L’Europe en tête du classement MIWE 2020
Sur les 18 pays européens du MIWE 2020, 6 figurent dans le top 10 mondial : la Suisse (3ème), la Pologne (5ème), le Royaume-Uni (6ème), la Suède (8ème) et l’Espagne (10ème). La France, quant à elle, parvient à gagner une place par rapport à 2019, mais ne se place que 18e au classement mondial.
Parmi les 58 États classés dans le cadre du MIWE, la Pologne et la Suède enregistrent une très belle progression en 2020. Elles passent respectivement de la 16e à la 5e place et de la 25e à la 8e place en un an. Cette progression s’explique notamment par un meilleur soutien aux PME, une perception élevée des bonnes opportunités commerciales et une perception culturelle progressive des entrepreneures.
Autre indice du MIWE 2020, le pourcentage de femmes entrepreneures par pays révèle des taux élevés dans 4 pays européens : le Portugal (31,2 %), l’Espagne (30,9 % ), la Pologne (29,9%) et le Royaume-Uni (28,4%). Sur ce critère, la France se place en 11e position des pays d’Europe.
Quelques volets du MIWE 2020
Le MIWE étudie trois grands facteurs de progression de l’entrepreneuriat féminin : la promotion des femmes, les connaissances et accès au services financiers et les conditions de soutien à l’entrepreneuriat. Concernant le premier axe, la France occupe la 5e place au niveau européen grâce à la forte progression des femmes dans des rôles professionnels et économiques.
Sur le second volet, l’Europe prend la tête du classement en favorisant pour les femmes l’accès aux produits et services financiers, le soutien aux PME et les possibilités d’inscription dans l’enseignement supérieur. La France se classe ici en 9e position des pays européens avec un indice en augmentation de 4,3 points.
Enfin, pour ce qui est des conditions de soutien à l’entrepreneuriat, la Suisse, Israël, la Suède et le Danemark font figures de bons élèves en se plaçant parmi les 10 premières places mondiales. Ces pays atteignent le haut du classement grâce à des conditions favorables pour les femmes telles que la grande facilité à faire des affaires, la qualité de la gouvernance et une perception culturelle positive pour le succès entrepreneurial. A la 27e place mondiale, la France doit encore progresser.
Comment mieux exploiter le potentiel de l’entrepreneuriat féminin ?
Le rapport montre clairement comment la pandémie a affecté les femmes (87% des cheffes d’entreprise) plus que les hommes en mettant en lumière les inégalités existantes entre les sexes dans les affaires. Une étude récente menée par le Centre du commerce international (ITC) révèle d’ailleurs que 64 % des entreprises détenues par des femmes ont été fortement touchées contre 52 % des entreprises détenues par des hommes.
Comment combler l’écart entre les sexes et exploiter pleinement le potentiel de l’entrepreneuriat féminin ? Cela nécessite des politiques genrées pour assurer la parité hommes-femmes dans les foyers et les entreprises, combler le fossé numérique entre les hommes et les femmes et lutter contre la marginalisation financière.
À ce sujet, Sue Kelsey, Executive vice-president, Produits de consommation mondiaux et Inclusion financière, chez Mastercard, interroge : « Nous avons vu l’ampleur stupéfiante de la disparité à laquelle sont confrontées les femmes dans le monde des affaires. Mais contrairement à tout autre ralentissement économique, le Covid-19 a également ouvert la voie à des progrès considérables et nous avons vu ce que nous pouvons accomplir lorsque la priorité est donnée. Cependant, sommes-nous assez courageux pour saisir l’occasion, pour écouter les données présentées dans MIWE 2020 et pour agir en conséquence ? »
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