L’improbable serait donc devenu possible. En moins d’un an, et contre toute attente, différentes sociétés (pfizer pour n’en citer qu’une) ont réussi à développer, tester, produire et diffuser un vaccin contre le Covid-19. De quoi transformer les plus pessimistes d’entre nous en optimistes convaincus, de quoi aussi alimenter les théories complotistes les plus diverses.
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Car ces vaccins portent tous un nombre de questions, d’interrogations, de doutes disons-le. Le premier, est pas des moindres, sont-ils sans danger ? Quant on voit le niveau de défiance qui sépare aujourd’hui l’opinion publique des fameuses « élites », on comprend aisément que la question de la confiance sera centrale dans la réussite ou l’échec d’une politique de vaccination. C’est qu’à force de s’être entendu dire qu’un vaccin prendrait peut-être des années avant d’être trouvé, les différentes annonces des laboratoires, moins d’un an après l’apparition de la pandémie, semblent trop belles pour être vraies. Est-on face à un exercice de communication financière, assiste t’on à une manifestation éclatante du « génie » humain, les deux ?
Autres questions, comment se fait-il que l’on trouve si « facilement » un vaccin contre la covid, là où la recherche médicale sur d’autres maladies semblent stagner ? Y-a-t-il un deux poids, deux mesures ? Les politiques de santé publiques sont elle désormais inévitablement liées à des enjeux de rentabilité, de recherches de bénéfices ?
Il y a, forcément, quelques failles dans cette aventure vaccinale, failles qu’une société pacifiée rejetterait d’un revers de la main. En théorie, on se réjouirait de la découverte, on fêterai la puissance du cerveau humain, presque sans nuances. En pratique, on baigne dans une forme de scepticisme, de circonspection. Les sociétés occidentales étaient malades, bien avant la covid. Et cette pandémie, loin de les avoir réunifiées autour d’un combat commun, semble au contraire avoir creusé des fossés toujours plus profond. Deux mondes polarisés se côtoient, sans se comprendre. On est pour ou contre. Pour Raoult ou contre, pour le masque ou contre… et donc, désormais, pour le vaccin ou contre.