Vendée Globe 2020 : portrait d’Isabelle Joschke, la navigatrice solitaire

Vendée Globe 2020 : portrait d’Isabelle Joschke, la navigatrice solitaire

Publié le 15 novembre 2020

Parmi les 6 navigatrices qui ont pris le départ pour cette course à la voile autour du monde, en solitaire, sans escale et sans assistance. Parmi ces dernières, la française, Isabelle Joschke. Portrait.

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« C’est l’envie de réaliser mes rêves d’enfant qui m’a poussée à aller aussi loin dans la voile » confie Isabelle Joschke au début de notre entretien. Des rêves qui ont commencé dès la petite enfance au bord d’un lac en Autriche où vivait sa grand-mère. C’est là qu’elle s’essaye à la voile, s’imaginant déjà traverser la grande étendue d’eau avec son bateau. Une envie irrépressible que la jeune navigatrice ne s’explique toujours pas « Culturellement ça ne collait pas vraiment à nos habitudes, j’ai toujours vécu dans les terres, soit en région parisienne, en Suisse et en Allemagne mais naviguer seule sur mon bateau m’a toujours fait rêver ». Son bac en poche, Isabelle Joschke commence des études de littérature mais plane toujours cette ambition qu’elle concrétisera quelque temps plus tard. Elle entreprend un premier stage de voile aux Glénan et c’est le « coup de foudre ». Elle découvre la mer et renoue avec le goût du bateau, avec ses ambitions aussi. Après un second stage de voile, elle s’engage en tant que bénévole lors d’un convoyage, c’est sa première traversée de l’Atlantique. Durant ce voyage, elle jongle entre ses cours et sa nouvelle vie de skipper. Une expérience qui la décide à en faire son métier.

De bénévole à navigatrice

Commence alors sa nouvelle vie aux Glénan, en tant que bénévole. Pendant un an, elle y apprend à devenir monitrice, à réparer les bateaux tout en poursuivant sa maîtrise en Littérature. Plus qu’une discipline, elle découvre un monde où au gré des rencontres, son envie de naviguer s’intensifie. Les récits de traversée de l’Atlantique la font rêver et la poussent dans cette aventure.

Elle démarre ainsi en tant que skipper professionnelle en 2002 et achète son premier bateau en 2004 « je me lance dans l’aventure de la mini-transatlantique, et là j’ai eu le deuxième coup de foudre » raconte-t-elle.  Elle rend les clés de son appartement et met tout l’argent qu’elle a de côté pour s’acheter une camionnette.  Bateau de course sous le bras, c’est en Bretagne qu’elle marque l’arrêt, près d’un chantier naval auquel elle s’est adressée pour préparer son bateau aux grandes traversées. Sa vie de nomade commence alors, elle vit entre son bateau et sa camionnette et découvre les rouages de ces machines de course. Encore novice dans la compétition, elle y fait pourtant une arrivée remarquée avec des résultats plus qu’honorables « J’ai su que j’étais faite pour ça ».

Premiers pas dans le monde de la compétition

Sa première traversée de l’Atlantique en 2005 se déroule sans accroc et  lors de la second Isabelle Joschke gagne même la première étape «  ça m’a servi de tremplin » souligne cette dernière. Elle enchaîne ensuite sur le Figaro Bénéteau, un circuit professionnel très exigeant. Cela dure 8 ans, quand fin 2015 son sponsor de l’époque lui propose de se lancer dans un projet pour préparer le Vendée globe 2020. Aujourd’hui, parmi ses partenaires, Isabelle compte également, Panasonic, qui lui fourni le TOUGHBOOK 33, un PC portable détachable capable de lui offrir une localisation précise en temps réel.

Le Vendée Globe 2020 

« C’est l’aboutissement d’un parcours, j’en ai beaucoup rêvé » répond Isabelle Joschke quand je lui demande comment elle appréhende la compétition. Lorsque d’autres concurrents parlent d’aller « au front » ou « à la guerre », la navigatrice voit cette course comme une manière d’acquérir une pleine conscience d’elle-même et de ce qui l’entoure « cette course je la fais aussi pour découvrir ce que je ne connais pas de moi, je suis curieuse de savoir comment je réagirais dans certaines situations. Au fil de mes expériences, je me suis rendue compte que j’avais des ressources insoupçonnées lors de situations extrêmes et c’est ce que je trouve passionnant ». Mais elle ne nie pas pour autant ses craintes, « je sais qu’il y aura des moments difficiles : je n’ai jamais fait face aux mers du sud, je sais que ça peut être très dangereux, qu’il y a des dépressions très violentes qui peuvent surgir sur ma route. Mais l’envie de voir comment je vais m’adapter à cette situation prend largement le dessus ».

Cela fait maintenant une semaine que la navigatrice de 43 ans a pris le départ pour la compétition.

 

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